Comment Rairies Montrieux est passé du sol aux façades

Connue pour ses traditionnels carreaux de terre cuite, la briqueterie Rairies Montrieux a su évoluer pour répondre à de nouvelles demandes, notamment pour des briquettes de parement. Une mutation récente qui représente aujourd’hui 90 % de son activité ! Rémy Montrieux, le pdg, nous explique : « La façade est montée en puissance depuis 2010, d’abord en Île-de-France puis dans le pays entier. C’était un nouveau métier pour nous, avec des acteurs moins nombreux, plus spécialisés, qui sont de plus grande taille ». La marque s’est donc dotée en conséquence d’un service prescription et d’un showroom parisien qui reçoit aujourd’hui entre 20 et 30 entrepreneurs par semaine, en recherche de solutions esthétiques pour leurs chantiers, notamment d'isolation thermique par l'extérieur.

Les façades représentent aujourd’hui l'immense majorité de l’activité de Rairies Montrieux. « C’est un changement total. Les bases céramiques restent les mêmes, mais nos ateliers sont désormais au service des façadiers avec des formats et des coloris adaptés », poursuit le chef d’entreprise. La société s’appuie sur des produits standard mais surtout sur le sur-mesure (70 %) afin de répondre à toutes les demandes. Seule la longueur maximale des éléments (33 cm) est une limite à l’imagination des prescripteurs et architectes. Résultat, le chiffre d’affaires a explosé, passant de 5,2 M€ en 2015 à 22 M€ attendus dix ans plus tard ! « Nous avons connu un développement très fort dans un marché en baisse », se félicite Rémy Montrieux. Les produits qui sortent des ateliers du Maine-et-Loire, partent désormais aussi vers l’international qui représentera 15 % du CA cette année. Pas moins de 18 pays différents en bénéficient – en petites quantités – dont le Royaume-Uni, la Suisse, les pays baltes, la Pologne, l’Australie et même l’Italie, qui historiquement dispose pourtant de multiples céramistes. En fin d’année, la marque française participera même au salon Big 5 Global à Dubaï pour aborder le marché moyen-oriental. En France, elle sera présente sur Nordbat en février 2026.

La PME qui emploie 130 personnes, déploie également une nouvelle stratégie RSE, avec une réutilisation des déchets de terre cuite grâce à l’achat d’un cribleur pour produire des briques, et un réemploi des carreaux grenaillés. En 4 ans, Rairies Montrieux a également acheté 7 nouveaux fours pour son activité, un investissement important pour la société (6 M€ en 2024, encore 3 M€ en 2025) afin d’abaisser l’impact environnemental de ses productions, notamment en séchant les carreaux à l’aide de biomasse (déchets de bois) qui couvrent 30 % de toute la consommation. « Nos fiches FDES sont plutôt favorables », nous précise avec satisfaction le chef d’entreprise. La société, qui a recruté une vingtaine de personnes en 2024 et espère en accueillir 10 de plus cette année. Elle estime que la reprise du secteur bâtiment pourrait finalement intervenir en 2026, qu'il s'agisse du neuf ou de la rénovation. « Nous sommes optimistes pour l’année prochaine », conclut Rémy Montrieux, confiant dans le savoir-faire de ses équipes et la qualité de ses produits.