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Pavé tok

Bouyer Leroux continue d'investir fortement pour réduire son empreinte carbone

Marc Wast
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Bouyer Leroux Chaudière biomasse La Séguinière

L’entrée en vigueur de la RE2020 a jeté un gros pavé dans la mare pour les matériaux de construction qui font appel à une fabrication à base d’énergies très carbonées. Le béton (avec son ciment très énergivore) et la terre cuite qui nécessite l’usage de séchoirs et de fours à très haute température, par exemple, voyaient d’un très mauvais œil l’avènement de cette réglementation.

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En effet, si la décarbonation massive de leur process de fabrication n’était pas possible, ces matériaux étaient susceptibles de disparaître purement et simplement du marché.
Heureusement pour Bouyer Leroux, son engagement pour une stratégie “durable” mise en place depuis une quarantaine d’années porte aujourd’hui ses fruits. La démarche de réduction de son empreinte carbone s’est accélérée depuis 2018 avec la mise en place d’un plan d’investissement de plus de 76 M€ (voir encadré état des lieux à fin 2022).
 

Du gaz à la biomasse

À l’occasion d’une visite du site de la Séguinière (49), on se rend compte de la volonté indéfectible de la Scop d’éradiquer les énergies carbonées de son process de fabrication. Si le four principal qui cuit les briques à très haute température utilise déjà des combustibles vertueux (biogaz et sciure de bois en plus du gaz naturel), il était nécessaire de moderniser le séchoir qui fonctionne au gaz naturel. Même s’il est partiellement alimenté en chaleur par la récupération de celle émise par le four, le compte n’y était pas et décision a été prise de remplacer les 2 gros brûleurs par une chaufferie bois qui sera mise en service dans les 3 prochain mois. Haute de 25 m (pour une masse de 300 t) et d’une puissance de 10 MW, ce foyer a demandé un investissement de 13,2 M€ (dont 1,83 M€ de subvention allouée par l’Ademe) pour rendre les mêmes services que des brûleurs dont le coût d’achat est estimé à “seulement” quelques dizaines de milliers d’euros ! 

Objectif 95 %

Cette chaufferie signée Vyncke est actuellement la seule de ce type en France. Elle fournit la chaleur au séchoir via deux échangeurs (eau et huile) afin d’atteindre 250°C. Le foyer consommera pas moins de 15 000 tonnes de déchets de bois par an, combustible fournit par la filière de collecte Éco-mobilier. Ce passage au bois va permettre au site d’atteindre une décarbonation de l’ordre de 85 %, avec à terme, un objectif de 95 % quand le projet d’intégration de biocombustibles dans la matière première sera opérationnel en 2026. Il consiste à intégrer des biocombustibles au mélange d’argile permettant ainsi de cuire les briques en avant feu du four. Ces compléments s’auto-enflamment au contact de l’air chaud, libèrent de l’énergie, ce qui permet d’en économiser pendant les autres phases de cuisson. Avantage complémentaire : ce procédé rend la brique plus légère et plus isolante.

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Bouyer Leroux Chaudière biomasse La Séguinière échangeur

Bio'bric bas carbone

Toutes ces actions permettent d’ores et déjà à Bouyer Leroux de proposer sa gamme de briques de 20 collées dite “bas carbone”. Présentée sur le salon Artibat, elle revendique une empreinte carbone réduite de 25 %, compatible avec le premier abaissement de l’IC Construction de 2025 fixé à -12 % dans le collectif et -17% pour la maison individuelle. Cette promesse est vérifiable sur la nouvelle FDES mise en ligne sur la base Inies ce mois-ci avec un score de 18,2 kg eqCO2/m2 à comparer avec les 21 kg jusqu’à présent. Pour fixer encore mieux les idées, si ces briques étaient fabriquées 100 % gaz naturel, le poids carbone serait de 24,4 kg. Avec ce nouveau chiffre réduit, bio’bric bas carbone répond presque à la 2e étape de l’IC Construction de 2028 qui s’établit à -26 %. De quoi voir l’avenir avec sérénité, même si le retournement du marché de la construction neuve pose de réelles questions à brève échéance.

État des lieux de l'empreinte carbone

À fin 2022, 5 sites de production de briques de structure – La Séguinière (49), Mably (42), Colomiers (31), Gironde sur Dropt (33) et Saint-Martin des Fontaines (85) affichaient un taux moyen de décarbonation de 45 %.

Marc Wast
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