Calcia serre la vis au CO²

Basée au nord de l’Indre-et-Loire, aux confins de la Sarthe, du Loir-et-Cher et du Maine-et-Loire, la cimenterie Calcia de Villiers-au-Bouin produit plus de 400 000 t. de ciment et de clinker par an. En émettant beaucoup de CO², comme toutes les cimenteries. Le directeur de ce site a été invité à l’Élysée en novembre dernier, parmi d’autres responsables de sites industriels très polluants. Il a cependant assuré dans le quotidien local La Nouvelle République que Calcia avait déjà, depuis plus de 20 ans réduit, ses émissions de dioxyde de carbone. Et le groupe entend les réduire encore, en développant sur le site de Villiers l’utilisation de combustibles alternatifs au charbon et au coke de pétrole, provenant le plus souvent d’Afrique du Sud, de Russie et des États-Unis. Cette démarche s'inscrit dans le programme « Airvault 2025 » dévoilé par Calcia. 

La cimenterie, qui brûle déjà un peu de farines animales dans ses fours, veut aussi employer des pneus usagés, des boues de stations d’épuration et des semences déclassées. Son directeur s’engage à ce que ces déchets proviennent d’Indre-et-Loire, des départements limitrophes ou de la région. Il souhaite aussi pouvoir employer des huiles usagées et des eaux souillées, internes au site et à sa carrière, ainsi que des combustibles solides de récupération.

Une enquête publique a été menée sous l’égide de la préfecture d’Indre-et-Loire début 2022. Les conclusions de l’étude d’impact sont favorables au projet de Calcia : « Ces combustibles alternatifs permettront la diminution de l’empreinte carbone de la cimenterie. Des déchets seront valorisés au lieu d’être mis en décharge ou incinérés », indique le rapport. Le directeur du site Calcia évoque aussi, à plus long terme, la piste de la capture et du stockage du CO² émis lors de la fabrication du ciment.