Ciments Calcia bétonne sa production à Airvault
Ciments Calcia a engagé plus de 450 M€ pour la décarbonation et l’amélioration des performances énergétiques de quatre de ses cimenteries en France : Couvrot dans la Marne, Bussac (Charente-Maritime), Beaucaire (Gard) et Airvault dans les Deux-Sèvres.
Si les travaux sont engagés, voire achevés, sur les deux premiers sites, le programme « Airvault 2025 » a été officiellement lancé mercredi 5 octobre par Bruno Pillon, président des activités France du groupe Heidelbergcement, qui a déclaré : « Demain, ce site plus que centenaire sera une référence et portera les engagements du groupe en termes de réduction de l’empreinte carbone, de développement de l’économie circulaire et d’ancrage local ».
Pour satisfaire ce triptyque, 80 % de l’usine, qui a produit 830 000 tonnes de ciment en 2020, seront reconstruits pour un montant de 285 M€, dont 1 M€ apporté par le conseil régional Nouvelle Aquitaine au titre du programme Néo Terra. « Une nouvelle ligne de cuisson d’une vingtaine d’hectares va sortir de terre. Elle remplacera les fours 4 et 5 qui seront démantelés », précise Bruno Manivet, directeur de l’unité deux-sévrienne.
Grâce à des technologies de pointe, le charbon et le coke de pétrole, 40 000 tonnes par an, seront supprimés et remplacés par des combustibles alternatifs issus de filières locales : « Nous travaillons depuis de nombreuses années avec les élus du département pour développer une filière d’approvisionnement ce qui va nous permettre de multiplier par quatre les volumes et ainsi dépasser les 200 000 tonnes par an. Ces combustibles sont notamment constitués de déchets non recyclables comme des déchets ménagers, agricoles, des pneumatiques usagés… », se félicite Bruno Pillon.
Ce procédé présente des avantages pour les collectivités puisqu’il se substitue à l’enfouissement et ne laisse pas de cendres grâce à une flamme qui atteint les 2 000°C dans les fours. « En complément, nous aurons recours au gaz, 12 %, pour allumer les fours ou en cas de besoin exceptionnel ».
Économies d'eau et d'électricité
La décarbonation de ce site qui emploie 130 personnes est un enjeu majeur du groupe qui grâce à des technologies plus modernes va réduire la part de clinker, dont la production est émettrice de gaz à effet de serre, dans le ciment. « Aujourd’hui en France, une cimenterie émet en moyenne 629 kg de CO2 par tonne de ciment. Nous, nous souhaitons descendre à 400 kg d’ici 2030 à l’échelle mondiale », insiste le président qui précise que l’usine deux-sévrienne réalisera dans le même temps une économie de 10 % d’électricité par tonne de ciment. Cette diminution sera notamment rendue possible grâce à un changement de process : « Nous passerons d’une technologie en voie semi-sèche à un process en voie sèche avec précalcinateur d’une capacité de 4 000 tonnes par jour », pointe Bruno Manivet qui anticipe ainsi également une réduction de 59 % des besoins en eau par tonne de ciment.
Cette nouvelle unité devrait entrer en service en 2024 et sera entièrement opérationnelle l’année suivante. La capacité de production maximale du site sera alors portée à 1,6 Mt contre 1,3 Mt actuellement.
De notre correspondant régional Jean-Sébastien Thomas