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Pavé tok

Ipac, un isolant qui devrait cartonner

Grégoire Noble
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Isolant carton Ipac

Les matériaux isolants sont multiples : laines minérales, laines végétales, laines recyclées… Mais le principe de base reste le même pour tous, à savoir emprisonner une couche d’air immobile. Chez Ipac, la solution repose sur du carton ondulé.

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On connaît la comptine : « Pirouette-cacahouète. La maison est en carton, les escaliers sont en papier… ». Mais personne ne s’est demandé comment était isolée cette drôle de maison ? Sans doute avec un isolant de la même nature : en carton recyclé. La société Bat’Ipac a développé, en partenariat avec le spécialiste de la question DS Smith Packaging, un système isolant rigide, utilisé pour les murs, toits, planchers et cloisons du bâtiment.

Le procédé est le suivant : les papiers et cartons usagés sont collectés et triés, recyclés en plaques de carton ondulé chez DS Smith puis livrés sous forme de plaques à un atelier « low tech » qui est une structure d’insertion locale. Là, les panneaux rigides sont confectionnés par assemblage de plusieurs épaisseurs de carton ondulé qui sont enfermées dans une membrane d’étanchéité/pare pluie (polypropylène recyclé). Les épaisseurs vont de 5 à 25 cm, selon le nombre de couches de carton ondulé assemblées, tandis que les dimensions des panneaux sont de 3 mètres de longueur sur 1,20 m de largeur (ou 0,55 m pour des usages en ossature extérieure). Car la gamme Ipac peut répondre à de multiples besoins : panneaux structurels isolants pour parois extérieure, panneaux structurels pour cloisons de distribution, panneaux de doublage pour les sols… Murs, toits, planchers, cloisons, le carton est ubiquitaire. Bat’Ipac précise que ses isolants sont adaptés autant à la construction neuve de logements individuels ou collectifs, qu’au tertiaire et à la rénovation (en ITI ou ITE). Chez un charpentier, il reste possible de découper les panneaux aux dimensions voulues pour insertion dans une structure bois, sans dégagement de poussière. Seule condition : repelliculer l'enveloppe d'étanchéité.

Côté pose, les panneaux autoportants Ipac sont suivis en garantie décennale – technique non courante – par la SMABTP. Les constructeurs souhaitant utiliser ces panneaux peuvent y adhérer sans difficulté fait savoir l’industriel. Les produits ont été testés au FCBA de Bordeaux et le système constructif Ipac est certifié Cofrac. Pour rassurer les plus inquiets, les panneaux carton présentent une certaine résistance au feu : « Le panneau ne brûle pas, il se consume. Il est en effet tellement dense que la flamme a du mal à s’y développer. De plus, la membrane qui entoure le carton est ignifugée, devenant ainsi un retardateur de flamme pour le matériau ». Notons que le carton recyclé n’est pas traité, et qu’il reste donc un matériau non émetteur de COV. Les colles utilisées pour assembler les différentes couches et la membrane, sont naturelles (amidon de céréale, cellulose alimentaire de 2e contact). Selon Bat’Ipac, tout comme les ossatures bois, l’isolant carton serait inintéressant pour les rongeurs.

Déjà distribué par Point.P et Chausson Matériaux, l'industriel recherche des partenaires de l'économie sociale et solidaire pour ouvrir d'autres ateliers de production sur le territoire. Car cet isolant recyclé (et recyclable plusieurs fois), ne se conçoit qu'en boucle courte, locale, pour rester cohérent. Il serait dommage que ce projet... reste dans les cartons.

Grégoire Noble
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