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Quelle PAC pour quel tertiaire ?

Grégoire Noble
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dossier pompes à chaleur bâtiments tertiaires

La pompe à chaleur, largement soutenue par le gouvernement pour décarboner le poste chauffage/rafraîchissement, est plutôt étiquetée logement individuel que collectif ou tertiaire. L’Afpac met en avant ses avantages en toute circonstance, y compris dans le secteur des bureaux et autres ERP.

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Dans le cadre de la politique gouvernementale de sobriété énergétique et de décarbonation des usages, la pompe à chaleur est apparue comme la solution idéale en matière de chauffage-rafraîchissement, pour ses faibles besoins électriques et ses rendements élevés. « Mais la PAC reste plutôt étiquetée logement individuel. Alors qu’en est-il du tertiaire ? », s’interroge François Deroche, président de l’Afpac qui souhaite que cette solution technologique s’impose également dans ce segment de bâtiments qui représente 1 milliard de m² chauffés en France et 16 % des consommations énergétiques !

Olivier Michoux, pilote d’un groupe de travail de l’Afpac consacré à ce sujet, précise : « Les PAC ne couvrent pour l’heure que 6 % de ces surfaces chauffées sur l’ensemble du parc tertiaire. C’est 10 fois moins que les énergies fossiles comme le fioul ou le gaz. Elles sont donc encore très minoritaires et il y a beaucoup de travail à faire pour exploiter ce gisement ». Le mouvement semble déjà s’amorcer, puisque les PAC montent en puissance dans la construction neuve avec une part de marché des solutions de chauffage qui est passée de 10 % en 2018 à 34 % en 2020, soit 2,4 millions de m². Avec l’accent mis sur la rénovation du parc existant, afin de le porter aux nouveaux standards d’efficience, les PAC devraient encore gagner du terrain. Leur part de marché dans la rénovation tertiaire devrait ainsi passer de 7 % (2020) à 36 % (2030). « Il y a des perspectives d’une grande croissance », assure-t-il. Le marché français sera notamment encouragé par le décret tertiaire, qui vise à diminuer progressivement les consommations des espaces tertiaires (-40 % en 2030 puis -50 % en 2040 et enfin -60 % en 2050), « ce qui nécessitera des efforts constants dans le temps ». Un autre texte législatif, le décret BACS, vient également soutenir cette transition. Il prévoit que tous les bâtiments tertiaires s’équipent de systèmes d’automatisation et de contrôle d’ici à 2027. « Or les PAC apportent des performances décarbonées et sont interopérables avec la gestion technique du bâtiment », assure Olivier Michoux.

L'hybridation comme 1re réponse ?

D’autant que les pompes à chaleur de toutes technologies (air-eau, eau-eau, air-air) bénéficient de dispositifs incitatifs comme les CEE au travers de 4 fiches de travaux différentes. Dès lors, quelle solution choisir pour son projet tertiaire ? Faut-il hybrider ? Pour y répondre, l’association a publié un guide afin de faciliter les choix techniques du maître d’ouvrage et du gestionnaire de patrimoine, selon les caractéristiques de l’édifice et son profil d’utilisation. Car l’hôtellerie, qui nécessite beaucoup d’eau chaude en continu, ne présente pas les mêmes besoins qu’un bâtiment d’enseignement, inoccupé le soir, les weekends et vacances scolaires. L’Afpac insiste sur l’importance de l’étape de dimensionnement de l’installation et sur le choix d’équipements aux performances attestées. Elle soutient également l’utilisation raisonnée de cette installation, avec des températures de consigne et une programmation réfléchie, tout comme un entretien scrupuleux pour exploiter le plus longtemps possible les machines. François Deroche plaide pour « une mobilisation de la filière pour des installations de qualité et l’apport de conseils d’utilisation ».

Deux possibilités de PAC dans des bâtiments tertiaires

L’Afpac donne l’exemple des bâtiments à usage de bureaux ou d’administrations, qui totalisent 236 millions de m² chauffés sur tout le territoire. Ces espaces nécessitent un double usage (chaud et froid) pour apporter du confort en toute saison, un retour sur investissement intéressant et une flexibilité des installations. La solution préconisée par les spécialistes de la pompe à chaleur consiste à choisir un système DRV et PAC air-eau avec des ventilo-convecteurs. « La tendance est à la forte centralisation des équipements, ce qui est mieux pour répondre au décret BACS », note l’Afpac. L’hybridation est donc un début de réponse pour commencer à décarboner le chauffage.

Concernant les bâtiments d’enseignement, soit 171 millions de m², les technologies PAC brillent par leur absence. Question de coût et d’intermittence d’occupation des locaux, qui doivent également intégrer la problématique de la qualité de l’air intérieur. Là aussi, l’Afpac répond « hybridation » comme premier pas possible avec un investissement limité. L’idée ? Coupler une PAC avec une centrale de traitement de l’air et faire, tout de même, un geste d’isolation pour les constructions les plus vétustes.

Pour télécharger le guide de l'Afpac

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Grégoire Noble
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