Repositionnement réussi pour Alkern

Rose Colombel
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Alkern, conférence de presse

En 2018, Alkern a engagé sa mue. Au programme, un rééquilibrage de son portefeuille d’activités afin de se prémunir des risques cycliques de certains marchés. 6 ans plus tard, la stratégie semble avoir porté ses fruits. 

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Chez Alkern, le Bâtiment ne représente « plus que » 33 % des ventes contre 48 %, en 2018. Les travaux publics (TP) pèsent pour 35 % contre 25 %, six ans auparavant, et l’aménagement extérieur (Amex) croît de 20 % à 27 %. Ainsi, alors que la construction neuve se rétracte fortement, le préfabricant se félicite de voir son chiffre d’affaires en légère hausse à 260 millions d’euros. En termes de tonnage, à isopérimètre et en comparant l’exercice 2023 à celui de 2022, l’activité « bâtiment » d’Alkern a diminué de 22 %, les TP « seulement » de 5 % et l’Amex a progressé de 5 %. Ce dernier segment est d’ailleurs très porteur avec une demande en forte augmentation (+ 34 % chaque année depuis 2020). L’industriel se targue ainsi de pouvoir s’appuyer sur « trois activités profitables », souligne Xavier Janin, président du groupe. Une réussite qui se doit aussi au rachat d’ADG Béton en 2023 et de Normandy Tub en 2024, qui lui permettent de porter son maillage régional à 57 sites de production (55 en France et 2 en Belgique). 

« Le bon calcul »

Lors d’une conférence de presse, le 28 mai dernier, Alkern a expliqué poursuivre sa « révolution industrielle ». Comme d’autres dans le secteur, l’industriel en est convaincu : le béton n’est pas à bannir, il est à verdir. De quelle façon ? Il n’y a pas qu’une mais plusieurs manières de faire évoluer le matériau. 

Alkern rappelle être un des membres fondateurs d’Ecominero. Dans ce cadre, il vise une valorisation ou un recyclage de 90 % des déchets minéraux issus de la déconstruction de bâtiment. L’entreprise intègre d’ailleurs déjà des granulats issus de la déconstruction d’ouvrages en béton ou des rebuts (gamme Re-Source) ou encore des co-produits provenant d’activités industrielles tierces, comme les coquilles Saint-Jacques. 

Autre levier, un meilleur usage du matériau. « On ne met que ce qui est nécessaire, on fait le bon calcul », souligne Xavier Janin. « En substituant, par exemple, les murs banchés par des murs en blocs (rectifiés ou pas) et les murs en briques par des blocs rectifiés », on peut décarboner les ouvrages, estime Alkern. Selon une analyse réalisée par le fabricant,  un mur en blocs collés affiche un poids de 10 kg éq CO2 par m2, contre 45 pour un mur banché (soit une baisse de 78 %), 18 pour un mur en briques (- 44 %) et 13 pour un mur réalisé en blocs traditionnels. 

Aussi, Alkern développe des nouveaux produits comme le Bloc Natur R1, une solution combinant béton et biosourcée, ici un isolant en fibre de bois. « C’est un produit hybride qui trouve toute sa place aujourd’hui », déclare Xavier Janin. Ou encore le Bloc Kosmo City dont le bilan carbone a diminué de 21 %. 

A lire aussi : Alkern confirme son engagement dans le bas carbone

Valoriser l'industrie et les métiers

Si Alkern est en ordre de marche pour répondre aux problématiques liées au réchauffement climatique et à la régénération urbaine, il lui a semblé nécessaire de réfléchir à un nouveau concept de marque… et pas que ! En effet, le béton souffre quelque peu « d’une image négative tant sur ses usines que ses produits », note Alkern. 

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Campagne métier Alkern

Le préfabricant a donc prévu le lancement d’une campagne pour valoriser la production d’ouvrages « utiles et nécessaires à l’aménagement plus vertueux du territoire » et le travail de ses collaborateurs sur les sites. L’initiative vise aussi à « booster » le recrutement. Des outils « très locaux » seront déployés pour les RH, notamment des affiches que l’on retrouvera dans des commerces de proximité. 

Qu’est-ce que le bloc Natur R1 ?

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Natur R1 Alkern
La commercialisation du bloc Natur R1 débute en juin 2024

Le bloc Natur R1 affiche un bilan carbone RE 2020 (ACV dynamique) réduit jusqu’à 30 % par rapport à l'offre existante d'Alkern. Destiné à la construction de bâtiments collectifs, tertiaires et de maisons individuelles, ce bloc présente une résistance thermique R1, une résistance Feu REI 90 (comprenant les bâtiments de 3ème famille), et assure aussi un affaiblissement acoustique notable (47 dB pour un mur nu jusqu’à 68 dB avec doublage fibre de bois 100 mm), précise l'industriel. Sa pose est collée (plus rapide avec 30 % de gain de productivité) et il pourra être revêtu d’un enduit extérieur monocouche OC3. 

Autre caractéristique, une résistance mécanique de fb = 8,9 MPa, fk = 5,1 MPa en B60. Le bloc Natur R1 dispose de FDES (empreinte carbone de 12,8 kg éq CO2/m2) et s’avère 100 % recyclable. De plus, il revendique un stockage de 10,3 kg de CO2 d’origine biogénique piégé par m2 de maçonnerie. Notons enfin qu’il fait l’objet d’une demande d’Avis Technique (en cours) et se décline en deux formats (20 x 20 x 50 cm et 20 x 25 x 50 cm – l x h x L).

Rose Colombel
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