Turbulences sur les peintures décoratives
MSI Reports vient de publier l’édition 2023 de son étude sur le marché français des peintures décoratives. Cette étude fait le point sur l’évolution récente des ventes de peintures grand public et professionnelles
Après un bond de près de 20% en 2020 (la peinture fut l’un des rayons star du 1er confinement), les ventes distributeurs de peintures grand public ont opéré un retournement à la baisse aux environs du 3e trimestre 2021 (à contre-courant de la dynamique générale), avant de chuter lourdement (d’environ -15% en volume) en 2022. Un mouvement à la baisse que MSI Reports impute à un contrecoup de l’engouement pour la peinture observée durant les périodes de confinement. La montée des inquiétudes liées à la crise énergétique mondiale, à la guerre russe en Ukraine et à l’accélération de l’inflation a également joué un rôle. À cela s’ajoute une augmentation sensible des prix des peintures ( selon MSI Reports le consommateur doit aujourd’hui s’acquitter de plus de 40 ou 50 € TTC pour une peinture couleur intérieure de marque nationale en pot de 2,5 litres), ce qui prive le marché d’une partie de sa clientèle et limite les projets déco « plaisir ».
Les peintures bâtiment moins impactées
Moins sensibles aux pressions conjoncturelles et inflationnistes, les peintures Bâtiment (ventes fabricants) résistent davantage en 2022 (-4% en volume). Comme sur de nombreux marchés du second œuvre Bâtiment, la perte d’activité liée au 1er confinement a laissé place à une augmentation forte et prolongée de l’activité jusqu’au printemps 2022 environ. En 2021-2022, les ventes de peintures professionnelles ont profité entre autres du bon niveau du marché de la rénovation par ailleurs. MSI Reports rappelle par ailleurs que les marchés français et européen des peintures décoratives se recomposent progressivement. Parmi les différentes opérations survenues ces deux dernières années, rappelons notamment la vente de Cromology au groupe australien DuluxGroup Limited (lui-même propriété depuis 2019 du n°4 mondial de la peinture, le japonais Nippon PaintHoldings) et l’acquisition par Unikalo du site Renaulac de Cestas (avec, en parallèle, le rapatriement en Allemagne des productions MDD ou à marque Renaulac de J.W. Ostendorf).