Des trackers thermiques pour alimenter un réseau de chaleur
Le réseau de chaleur de Pons (Charente-Maritime) présente une particularité : il est relié à une centrale thermique solaire, au moyen de capteurs orientables (« trackers »), ce qui amène une meilleure efficacité et une très faible empreinte carbonée.
Grâce à cette solution, la ville est alimentée à plus de 90 % par de l’énergie renouvelable, ce qui évite le recours à des sources carbonées comme le gaz ou le fioul, pour produire de la chaleur et de l’eau chaude sanitaire. De nombreux bâtiments sont déjà raccordés à ce réseau : trois établissements scolaires, le centre de secours des pompiers, l’hôtel de ville annexe, la salle des fêtes, le complexe sportif (piscine et gymnase), ainsi qu’un foyer étudiant et un foyer du 3e âge.
Mise en service en juillet 2021, la centrale nommée Emasol remplace la majorité du gaz naturel consommé entre les mois de mai et de septembre. En dehors de cette période optimale, en termes d’ensoleillement, les calories apportées par le soleil restent utilisées en priorité par rapport à l’appoint d’une chaudière biomasse. Les rayons de l’astre du jour sont captés par 1 800 m² de trackers, totalisant une puissance de 1,4 MWth, et l’énergie recueillie est stockée dans une cuve d’eau chaude de 500 m3 qui dispose d’une capacité de 5 jours de production solaire. En tout, la chaleur solaire apportera près de 1 GWh/an d’énergie à la communauté. L’industriel Newheat (qui a développé la centrale) note que cela permet de diminuer l’exposition du budget communal aux aléas des prix du gaz. L’exploitation et la maintenance du réseau de chaleur ont été confiées à Dalkia en délégation de service public pendant 10 ans.
Le solaire thermique en déficit de notoriété pas d'efficacité
Hugues Defréville, co-fondateur et président de Newheat, estime que « le solaire thermique souffre encore d’un fort manque de notoriété alors qu’il s’agit d’une solution de production d’énergie renouvelable extrêmement vertueuse, permettant de réduire directement la dépendance aux énergies fossiles et surtout de préserver le pouvoir d’achat des consommateurs finaux ». Il les invite donc à suivre l’exemple de Pons, notamment dans le cas de collectivités de plus de 10 000 habitants.