BoostHeat doit revoir sa chaudière après des premiers retours décevants

Grégoire Noble
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[Zepros] La prometteuse chaudière de nouvelle génération n’est pas à la hauteur. Après analyse des premiers retours terrains, la société BoostHeat a décidé de suspendre sa production pour se concentrer sur une version améliorée de la machine. L’approche commerciale de vente directe aux clients (B2C) sera également abandonnée au profit du modèle indirect (B2B2C). De gros changements sont donc à prévoir pour l’entreprise qui souhaite abaisser ses coûts de production.

« Une chaudière comme nulle autre pareille », « l’avènement d’un générateur de chauffage issu d’une totale rupture technologique », les superlatifs ne manquaient pas en 2018 lorsque la machine BoostHeat.20 arrivait finalement sur le marché, après 7 longues années de développement. Après avoir installé ses 40 premières chaudières l’an passé, la société lyonnaise a décortiqué les premiers retours clients de l’hiver 2019-2020. Et les résultats n’ont pas été à la hauteur des espérances. Dans un long communiqué, la marque explique : « Les niveaux de performance obtenus par les chaudières installées montraient, dans certains cas, des résultats variables en fonction des sites et des configurations ». Un problème lorsque les engins sont facturés 18 000 € pièce (hors aides publiques).

Face à ce constat de semi-échec, l’entreprise, qui avait réussi son entrée en Bourse en levant près de 37 M€ au mois d’octobre 2019 sur EuroNext, a choisi de réagir vite et fort. Elle annonce « mener un travail d’optimisation approfondi sur la fiabilité et les performances de la chaudière », tout en limitant « la production et les installations de BoostHeat.20 première génération (dite ‘Origin’) aux seuls besoins de ce nouveau plan d’actions ». Le processus, qui prendra plusieurs mois, mènera au développement d’une nouvelle version qui sera nommée « BoostHeat.20 Connect ».

En parallèle, le mode de distribution sera revu. Le communiqué précise : « Après une phase d’amorçage réussie en vente directe ‘B2C’, les actions commerciales ont révélé que le modèle de vente indirecte ‘B2B2C’ était plus rapide pour augmenter les volumes et plus rentable pour BoostHeat ». La marque explique avoir conclu des partenariats commerciaux et d’installation, notamment avec Unergies en décembre 2019 ou avec le groupe suisses Novogaz (filiale de Holdigaz). Le modèle de vente dit « de bloc » sera donc dorénavant privilégié, avec le B2B, aux dépens de la vente directe aux clients. Outre-Rhin, des partenaires sont également attendus pour étoffer le réseau. Rappelons qu’au mois de mars, juste avant la période de confinement, la société avait enregistré plus de 380 commandes dont environ 300 en France (54 % en vente aux particuliers, 37 % en vente indirecte et 9 % en vente aux professionnels), 50 en Suisse (toutes chez Holdigaz) et 30 en Allemagne (principalement en B2B). Face à la crise économique qui se profile en raison de la pandémie de Covid-19, BoostHeat entend abaisser significativement ses coûts. Le groupe annonce étudier des mesures d’adaptation de sa structure. Au 31 mai, sa trésorerie était égale à 18 M€, soit le même niveau qu’au tout début de l’année, notamment grâce à l’obtention d’un Prêt garanti par l’Etat de 6 M€ et d’un prêt Innovation de 1 M€. L’avenir de la société ne semble pas encore menacé, mais cette perle technologique saura-t-elle finalement se montrer à la hauteur des espérances placées en elle ?

G.N.

Grégoire Noble
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