Tout Faire soutient les artisans face aux lourdeurs réglementaires dans une campagne “Hors normes”

En amont des JO de Paris 2024, le groupe Tout Faire rendait hommage aux artisans en les sacrant “Dieux” des chantiers. Dix-huit mois plus tard, dans un climat économique et un contexte politique beaucoup plus tendus, c’est leur courage qu’il met en avant dans une nouvelle campagne de communication au format tout aussi inédit.

RE 2020 et ses trois seuils 2025-2028-2031, DPE, MaPrimeRénov’, CEE, REP PMCB, RGE, ZAN… Autant d’acronymes, d’évolutions normatives et réglementaires avec lesquels les TPE et PME artisanales doivent composer au quotidien en ayant, parfois, du mal à s’y retrouver.

Alors qu’Artibat, le salon du Grand-Ouest, ouvre ses portes ce mercredi 22 octobre, le groupement a voulu « réaffirmer son engagement aux côtés des artisans du Bâtiment en dévoilant une campagne inédite [et baptisée] “Hors normes” qui met en lumière la résilience et l’engagement quotidien des professionnels du Bâtiment face à la complexité normative et réglementaire », indique l’adhérent CMEM dans un communiqué.

Parmi les facteurs invoqués par les artisans ? La charge administrative qui est vécue comme un source de stress par 40 % d’entre eux en 2024 (contre 41 % en 2023) selon le 11^e baromètre ArtiSanté de la Capeb (voir infographie ci-dessus). D’autant que si le sentiment de stress a un peu diminué l’an passé chez les patrons de TPE-PME du Bâtiment, il reste toujours présent à hauteur de 53 % en 2024 vs 57 % en 2023.

Le poids de l’administratif, d’ailleurs, « ne cesse de progresser dans la hiérarchie des sources de stress », rappelle Tout Faire. À tel point qu’il devance aujourd’hui de quelques têtes le manque de visibilité (38 % des artisans) et les contraintes de délais (35 %) : des sujets qui sont pourtant très ancrés dans le quotidien des entreprises.

Via sa campagne “Hors normes”, le groupement entend « mettre en lumière la réalité normative des artisans » et le poids sans cesse croissant des réglementations auxquelles ils doivent répondre.

Tout Faire met également en exergue un autre chiffre issu du 11^e baromètre ArtiSanté : 42 % des dirigeants de TPE et PME souhaitent être accompagnés sur le volet juridique, très loin devant les aspects commerciaux (20 %).

À cet égard, la campagne repose d’ailleurs sur un parti pris pour « illustrer la lourdeur » des normes et réglementations. Chaque visuel reprend « un pavé de texte dense et austère » sur un fond “jaune Tout Faire” comme pour mieux insister sur la complexité des textes de loi.

Quitte aussi à scander sur les affiches de cette campagne un encourageant « Bravo aux artisans qui suivent autant de réglementations qui bougent en permanence » – à commencer par le dispositif MaPrimeRénov’ qui, depuis 2020, a déjà connu... quinze réformes successives.

Selon le groupement, il n’est pourtant pas question de boycotter ou dénoncer les réglementations en vigueur. Il s’agit de « mieux comprendre comment réduire la charge mentale qu’elles entraînent » pour « permettre aux artisans de se concentrer sur leur cœur de métier ».

En scannant un QR-code qui figure sur toutes les affiches, les artisans seront redirigés vers une page web les invitant à « s’exprimer librement sur ce qui leur pèse au quotidien ». Cette campagne sera suivie courant 2026 d’« une grande étude » pour prendre le pouls de la charge mentale chez les entrepreneurs.

Avec un focus particulier sur les normes et lourdeurs administratives : un thème qui sera abordé dans le cadre de “C’est du pro”, la web série lancée par Tout Faire mi-2023. Ces épisodes spécifiques doivent permettre au groupement et à ses adhérents d’« expliquer et d’apporter des solutions opérationnelles » à leurs clients professionnels.

« À travers cette campagne, nous voulons rappeler que derrière chaque chantier, il y a des hommes et des femmes qui doivent composer avec des contraintes administratives toujours plus lourdes et changeantes, sans jamais renoncer à leur mission essentielle : construire et rénover », souligne Charles Gaël Chaloyard, le DG du groupement. Sans doute une façon aussi d’appeler à un nouveau choc de simplification…