VST et Acem en mode offensif dans la Vienne
Membres de l’Orcab, les deux coopératives d’achat d’artisans confortent leur présence dans le département de la Vienne. Les deux coopératives ont co-construit un showroom de 1 700 m² à Poitiers.
C’est un investissement sur le long terme que viennent de signer la première coop’ de France, le vendéen VST (spécialisé entre autres sur les métiers du génie climatique, de la plomberie, chauffage, de l’électricité et du carrelage), et Acem, son confère des Deux-Sèvres positionné, lui, sur les métiers du bois).
À Poitiers, dans la Vienne, toutes deux ont engagé un budget de 8,5 M€ (à hauteur de 65 % pour VST et 35 % côté Acem) dans la co-construction d’un ensemble de 3 700 m² comprenant notamment deux salles d’exposition, une pour chaque entreprise, sous l’enseigne Artipôle.
Grosses ambitions à court terme
En érigeant ce nouvel outil de travail, les deux coopératives visent un but commun : le développement de leur activité dans la Vienne : un département où VST − basé à La Ferrière (Vendée) et désormais présidé par Yvan Raitière − est déjà implanté depuis sa fusion avec Cosesac en 2017. Cette coopérative qui rayonne sur la Vendée, la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire et les Deux-Sèvres, a vu son activité bondir dans la Vienne en six ans ; passant d’environ 1 M€ à plus de 10 M€ grâce à la présence de quatre-vingt-dix artisans adhérents.
« Avec le showroom de Poitiers, nous devrions rapidement atteindre les 20 M€ », calcule Geoffroy Krieg, l’un des directeurs généraux délégués de VST. Même son de cloche chez Acem. Son directeur général Thierry Jamin souligne que « le potentiel dans la Vienne est de l’ordre de 20 à 40 M€ ». Aujourd’hui, la coopérative de Châtillon-sur-Thouet, près de Parthenay, revendique sur ce territoire un chiffre d’affaire de l’ordre de 7 M€ pour un effectif de soixante-cinq artisans adhérents.
Un outil nécessaire pour recruter des artisans
Opérationnel depuis juin 2023, ce showroom commun aura, notamment, la lourde charge « de fidéliser les adhérents existants. Il s’agira également de diffuser l’esprit coopératif », expliquent les deux dirigeants.
Pour accompagner cette montée en puissance, les deux entreprises ont recruté chacune un chargé de développement. Sa mission sera d’aller sur le terrain pour recruter de nouveaux artisans. « Contrairement à ce que nous avons l’habitude de faire, nous avons choisi d’installer notre salle d’exposition sur une grande zone commerciale avec un fort passage », soulignent-ils.
En ayant pignon sur rue, le nouveau showroom attire de nombreux visiteurs. Et autant de ménages et particuliers qui ne connaissent pas forcément le principe de fonctionnement des salles d’exposition Artipôle.
« Nous étions en plein développement dans la Vienne quand notre confrère VST a manifesté sa volonté d’y installer une nouvelle salle d’exposition. C’est naturellement que nous avons décidé de lancer conjointement ce projet. »
Thierry Jamin, directeur général de la coopérative Acem
Chacun son expertise
À l’exception de ce sas mutuel, il n’existe pas d’autres liens pour passer d’une salle à l’autre. « Nous ne voulions pas que les salariés de VST se retrouvent à parler des produits d’Acem et inversement. Chacun conserve son domaine d’expertise », justifient les deux dirigeants.
L’Acem a opté pour la reproduction d’un intérieur de maison. Au cœur de ce concept de 850 m², chaque gamme (menuiseries, dressings, revêtements de sol, cuisine, sanitaire, etc.) est déclinée et mise en situation. Pour compléter le dispositif, un espace extérieur de 500 m² où se déploient portails, pergolas bioclimatiques, portes de garage a été aménagé.
La salle d’exposition de VST couvre une surface identique surface. Après une artère principale dédiée aux salles de bains, le visiteur peut découvrir les autres spécialités de la coopérative : chauffage, carrelage, luminaires, solutions connectées notamment. Outre une zone d’exposition extérieure de 200 m², VST s’est doté d’un entrepôt de 1 800 m² couverts pour approvisionner rapidement ses artisans.
Une solution que n’a pas retenue Acem qui, lui, s’appuie sur son dépôt logistique de Parthenay suffisamment proche pour optimiser les livraisons auprès de ses clients. À noter que VST disposera d’une troisième plateforme logistique courant 2025 dans le nord de la Vendée. Une logique pas très différente de ce qu’ont mis en place leurs collègues bretons MCS et CAB. À Caudan, près de Lorient (Morbihan), ces deux coopératives finalisent là aussi un projet de showroom commun alliant l’univers du bois et de la couverture à celui de la plomberie, du chauffage et du carrelage. Thierry Canuet (correspondant régional, Nouvelle-Aquitaine)
Le poids des deux coopératives
• VST : 226 M€ de chiffre d’affaires prévu en 2023 ; 811 adhérents en Vendée, Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Deux-Sèvres et Vienne ; 400 salariés.
• Acem : 50 M€ de chiffre d’affaires prévisionnel en 2023 ; 270 adhérents dans les Deux-Sèvres et la Vienne ; 80 salariés.