Inspection du travail : ce nom évoque, un sentiment négatif, que l'on y est déjà eu affaire ou non. Et pourtant, à bien regarder les missions auxquelles elle va s'atteler en 2019 plus fortement, on peut penser que son rôle peut être utile aux chefs d'entreprises. Voir même nécessaire à l'équilibre des marchés, dans cette période de chamboulements liée à la globalisation et au numérique. Alors quels seront ses missions prioritaires et avec quels objectifs et moyens ?
Détachement et travail illégalPour le seul contrôle de la régularité du détachement en France, 24 000 interventions se dérouleront en 2019 "soit 33% de plus qu'en 2918". Il faut dire qu'avec l'amplification de ce phénomène, le cadre des formalités administratives et les règles de rémunération, de durée du travail, de conditions de travail et d’hébergement sont de plus en plus fréquemment bafoués. Pour être efficace, l'administration entend agir plus localement et se dote de moyens supplémentaires. Par exemple par le biais de partenariats "avec d’autres corps de contrôle (contrôleurs des transports terrestres des directions régionales de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement …) " A noter également que sur ce sujet le montant des amendes a été doublés et qu'il est désormais demandé aux donneurs d'ordres une obligation de vigilance.
Sur un terrain très proche, celui du travail illégal, l'inspection du travail annonce aussi de grandes ambitions, alors même que les moyens de détourner la législation augmentent : faux statuts, sous-traitance en cascade, faux détachement … Pour lutter plus efficacement, l'administration promet 24 000 interventions par ses agents de contrôle, ciblées en particulier sur "la traite des êtres humains, le prêt illicite de main d’œuvre, le marchandage, et le travail dissimulé". Précision importante, dans le BTP, et les autres secteurs d'activité cités, où le travail illégal est le plus fréquent (avec l'hôtellerie restauration, l'agriculture, les services aux entreprises, le transport),12 000 contrôles seront effectués dans l'année.
Santé-Sécurité : enjeu et contrôles318 accidents du travail dont 49 mortels : c'est le triste bilan établi en 2018. Même si les efforts des entreprises pour renforcer les actions de préventions et de sécurité sont visibles, le sujet reste un enjeu majeur dont s'est emparé de façon plus volontaire l'inspection du travail depuis 2016 avec des pouvoirs de contrôle renforcé. Au programme pour 2019 : 40 000 interventions dédiées au risque de chute de hauteur sur les chantiers, mais aussi les entreprises industrielles et commerciales. En parallèle de ce travail de contrôle et sanction, tout une démarche autour de la prévention sera menées avec l’ensemble des acteurs des secteurs concernés, dans le cadre notamment de la campagne partenariale « Travail en hauteur, pas droit à l’erreur ». [Ce 7 mai, l’OPPBTP et la Cnam (Assurance Maladie - Risques professionnels) ont d'ailleurs annoncé le renouvellement de leur convention de partenariat, avec pour volonté d'amplifier leur action conjointe en faveur de la prévention des chutes de hauteur.]Santé toujours, le risque Amiante est aussi identifié comme une priorité : l’inspection du travail effectuera 20 000 interventions sur ce thème de l’amiante : visites des chantiers de retrait, intervention au siège des entreprises, contrôles des plans de retraits et des modes opératoires. "Les chantiers de couverture seront particulièrement ciblés, mais aussi les déchetteries, les organismes de formation et les laboratoires accrédités", précise l'administration.