Des “Rencontres nationales de la déco” pour (re)valoriser la filière
Afin de « resserrer encore les liens » entre l’amont et l’aval, la Fédération nationale de la décoration (FND) a réuni, la semaine dernière, les professionnels du secteur à l’occasion de ses premières “Rencontres nationales de la déco”.
Concurrence agressive des GSB et pure-players, manque de repères-prix chez le client final, besoin d’attention auprès du particulier pour l’accompagner dans ses projets d’aménagement… : dans un environnement « complexe » pour les grossistes en décoration (voir ci-dessous), le président de la FND, Philippe Joubeaux, a une fois encore appelé la profession à « oser et sortir de sa zone de confort ».
Le 12 septembre, en réunissant près de 240 acteurs du marché (distributeurs, industriels et artisans), l'organisation professionnelle a souhaité que « la filière s’ouvre encore plus » pour « préparer l’avenir dans les meilleures conditions ». Un appel à « agir ensemble », « être plus performants » et « valoriser nos différences » tout au long de la chaîne de valeur, a martelé Philippe Joubeaux.
Au passage, il a souligné que le Club Partenaires – lancé au sein de la FND courant 2017 et élargi en avril dernier – accueille désormais plus de 100 membres : industriels couvrant les différents univers des métiers de la finition, distributeurs, ainsi que les branches peinture de la Capeb et de la FFB. Pour mettre en musique cet appel à « la mobilisation » et à « l’union », la FND a choisi un lieu « symbolique » : la Cité de l’architecture, à Paris. Et une tête d’affiche pour animer les tables rondes de ces premières Rencontres : l’animateur TV Stéphane Thébaut.
« Révolution de la confiance »
Secrétaire général d’UGD, Denis Chevalier a évoqué le besoin de « resserrer les liens entre négoce, fabricants et artisans pour mieux informer le client final en suivant son projet de A à Z ». Un constat qui induit, entre autres, un accompagnement des professionnels à monter en compétence via la formation. Si les initiatives de Leroy-Merlin ou de GoodHome (Castorama), entre autres, bousculent le marché, « les frontières entre canaux de distribution s’effacent et les approches projets se font désormais toutes en mode cross-canal », a rappelé Isabelle Mayneris.
Consultante en retail et innovations (Diamart et Blubiza), elle a pourtant mis en garde. « Si les quelque 150 plateformes d’intermédiation en service à ce jour captent environ 11 % du CA des chantiers en rénovation, 40 % des particuliers abandonnent leur projet en cours de route et 50 % ne sont pas satisfaits du résultat final ».
Une « perte de confiance » face aux marques et aux enseignes, mais aussi une « révolution de la confiance » qui impose « de nouvelles exigences tout au long de la chaîne de valeur : transparence absolue sur les prix, authenticité, connexion émotionnelle dans l’approche commerciale avec l’arrivée de nouveaux formats de showroom et de “hub projets”, etc. », a mis en garde Isabelle Mayneris.
Ce sont là autant d'enjeux sur lesquels les groupes de travail du Club Partenaires vont plancher au cours des prochains mois ; en parallèle des dossiers liés à l'environnement, les déchets ou encore la prescription.
DÉCORATION ET VENTES EN LIGNE • Coup de rétro et perspectives
Selon les chiffres-clés de la FND, l’e-commerce a représenté 230 M€ HT de CA en 2018, contre 101 M€ en 2014. Ce qui représente une croissance moyenne proche de +23 % par an. Ce canal a capté 4 % du marché en 2018 (valeur).
Concernant les tendances 2020 dans l’e-commerce français, une récente étude Kantar met en évidence trois leviers principaux qu’envisagent d’actionner les responsables et décideurs de sites marchands (toutes filières confondues) : la diversification et personnalisation plus poussées de l’offre ; la «légère» montée en charge des réseaux sociaux (+4 % vs 2018) dans les stratégies de relation clients – ce canal étant de plus en plus perçu comme « un nouveau terrain de jeu pour les équipes commerciales », selon l’étude.