[DOSSIER 2/2] Confort d'été : nouveau sujet central ?

Jérémy Becam
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[Zepros Bati] Autrefois paramètre secondaire, le confort d’été est en passe de devenir un sujet central dans la façon de construire les bâtiments de demain et de rénover le parc existant. Mais pour y arriver, la performance thermique ne suffit pas. Dossier réalisé par M. Wast

[VITRAGE] Pourquoi pas le contrôle solaire ?

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Majoritairement utilisés pour les bâtiments tertiaires, les vitrages solaires sont munis d’un revêtement sélectif qui leur permet de filtrer très efficacement le rayonnement solaire, tout en laissant passer une part non négligeable de la fraction correspondant au rayonnement visible du spectre solaire. La modélisation dynamique atteste de la très grande efficacité de ces solutions sur le confort d’été. Néanmoins, si cette technologie permet d’augmenter la taille de la surface vitrée sans souffrir d’inconfort en été, il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un vitrage et que sa performance thermique en hiver sera relativement dégradée comparée à celle des parois opaques. Il faut donc prendre garde d’assurer à la fois le confort d’été et le niveau des besoins en hiver. Ces vitrages ont longtemps coûté assez cher, mais leur prix a très sensiblement baissé ces dernières années et leur usage est parfaitement envisageable dans un projet courant. Ne perdons pas de vue qu’ils conduisent à une petite réduction des apports de lumière à l’intérieur du bâtiment, et qu’il existe un aspect de façade pouvant amener quelques réticences de la part du maître d’ouvrage.

[CONCEPTION] High tech ? Low tech ? Les deux…

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Pour Rodolphe Leclech, de Pouget Consultants, « il est d’ores et déjà regrettable de constater que bon nombre de logements construits ces 30-40 dernières années ne seront certainement plus du tout adaptés au dérèglement climatique qui s’annonce. La faute à la nécessité de construire le plus rapidement possible des millions d’habitations pour répondre à l’urgence économique et démographique ». Mais force est de constater que des maisons de la fin du XIXe siècle, par exemple, sont parfois plus agréable à habiter que des appartements édifiés dans les années 1950-1960. Aussi, les évolutions en profondeur du climat vont nous obliger repenser notre façon de construire en nous réappropriant des idées qui étaient courantes et de bon sens il y a plus d’une centaine d’années.
Conjuguer le meilleur du bioclimatique et de la technologie actuelle pourrait bien être la bonne recette pour vivre mieux dans nos logements dans les décennies à venir. Par exemple, optimiser l’orientation des bâtiments, recalculer le rapport des surfaces vitrées par rapport aux surfaces opaques, faire revenir la végétation autour et sur les constructions pour lutter contre les ilots de chaleur, limiter les apports de calories à l’intérieur en utilisant des appareils très économes en énergie, gérer les occultations en fonction de l’ensoleillement, ou encore favoriser la ventilation naturelle pour éliminer la stratification de l’air qui bloque les masses chaudes en hauteur. Autant de paramètres “low-cost low-tech” très dans l’air du temps et qui ne surenchérissent pas de façon excessive le coût de la construction ou de la rénovation.

La piste des matériaux à changement de phase

Ce n’est encore qu’une piste de travail mais les matériaux dits à changement de phase ou à chaleur latente pourrait révolutionner notre perception du confort d’été pour des bâtiments disposant d’une très faible inertie. Ces matériaux sont conçus pour que le changement d’état ait lieu à une température proche de la température ambiante (par exemple 25°C en été). Ils sont ensuite encapsulés en usine dans les cloisons ou les revêtements de surface. En principe, lorsque la température dans le local atteint 25°C, le composant actif commence à fondre en absorbant la chaleur ambiante. Pendant la liquéfaction, la température reste constante et se maintient à 25°C durant plusieurs heures. En d’autres termes, la présence du matériau à chaleur latente a un effet similaire à celui d’une forte inertie thermique dans la mesure où il ralentit l’élévation de température au cours de la journée. Mais pour les mêmes raisons que l’inertie, il est nécessaire durant la nuit de rafraîchir le matériau afin de le solidifier. Ce faisant, la chaleur qu’il avait emmagasinée durant la journée est évacuée et le cycle peut recommencer le lendemain.
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Jérémy Becam
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