[EPI] Chez Diadora Utility, la chaussure se met au “vert”
Engagée depuis six ans dans une véritable réflexion sur l’écoconception de son offre, le fabricant italien commercialise depuis le printemps la version la plus aboutie de sa gamme de chaussures de sécurité. Et participe à la reforestation de la forêt amazonienne.
EN PHOTO • Pour concevoir son nouveau modèle éco-durable, le fabricant vénitien Didadora a largement revu ses process industriels. Dans l’Hexagone où la marque revendique entre « 5 à 10 % de parts de marché » (tous secteurs), il prépare un projet de collecte des EPI usagés en collaboration avec des distributeurs BtoB.
À l’image de la filière des matériaux de construction biosourcés, les fabricants d’EPI sont désormais les deux pieds dans une logique d’écoconception. Spécialiste de la chaussure et du vêtement de travail, la marque du groupe italien Diadora entreprend depuis 2015 un important travail pour “verdir” ses process de fabrication et de sourcing (utilisation de polyester post-consommation, cuirs utilisés pour la tige exempts de PFAS - Voir encadré ci-dessous).
Avec la volonté de réduire sensiblement son empreinte carbone. En 2018 et 2019, le fabricant installé en Vénétie a d’ailleurs obtenu la médaille d’or décerné par ÉcoVadis, une agence indépendante de notation RSE. Fin avril dernier, le groupe a lancé – notamment en France où il réalise environ 25 % de son activité avec le secteur du BTP – de nouvelles chaussures de travail qui se veulent « écodurables ».
Baptisé “Glove Eco”, ce dernier-né de la gamme est en fait la version “verte” la plus aboutie de son emblématique modèle Utility. Selon Giorgio Pira, le directeur des ventes du groupe, « c’est le résultat d’une année d’intense travail au sein de notre laboratoire R&D pour utiliser le plus possible des matériaux recyclés ».
Des semelles aux lacets
L’embout du nouveau modèle est conçu en aluminium dont l’alliage est composé de 15 % de matières premières recyclées. Les inserts anti-perforation en textile, eux, sont composés de 85 % de fibres polyéthylène recyclé de haute densité.
Pour les semelles intérieures de protection, 100 % du tissu utilisé sont dérivés de polyester recyclé et de mousse de polyuréthane issue des rebuts de production. Les semelles de marche ? Il s’agit d’« un mélange spécial » en caoutchouc nitrile intégrant 30 % de matière recyclée.
« Jusqu’aux colorants utilisés, chacun des composants de “Glove Eco” a été passé au peigne fin par nos équipes de R&D pour réduire au maximum l’impact environnemental sur toute la chaîne de valeur – jusqu’à l’approvisionnement dans les points de vente qui référencent nos gammes », détaillee Susanna Galli, la directrice de la RSE au sein du groupe familial Diadora. Courant 2022, l'entreprise a d'ailleurs prévu de publier son premier rapport RSE.
Reforestation au Brésil
Néanmoins, « cette démarche d’écoconception n’altère absolument pas les performances techniques et de confort d’usage », assure-t-elle. Pour le président de Diadora, Enrico Moretti Polegato, « Glove Eco est notre façon de prendre soin des utilisateurs, mais aussi de notre environnement ».
Joignant la parole aux actes, le fabricant vient de nouer un partenariat avec l’ONG environnementale WeForest. Au Brésil, il s'est engagé à participer au repeuplement de la forêt amazonienne et à soutenir les communautés locales.
Pour chaque paire de chaussures Eco Glove vendue, la marque a décidé de... « préserver un arbre ». Ce 10 juin, sa stratégie de compensation carbone aurait déjà permis de financer 1 500 arbres (à date). Un “petit” pas pour tenter de sauvegarder la canopée amazonienne et le “poumon vert de la planète”.
UN ŒIL SUR... Les PFAS
Dans le cadre du règlement Reach et du "Pacte vert pour l'Europe", Bruxelles a lancé en 2020 une étude sur l’utilisation des PFAS* (des perfluorés : une famille de perturbateurs endocriniens) et des alternatives non fluorées dans les filières des textiles et cuirs.
Mi-octobre 2020, l'exécutif de l'Union européenne a également adopté sa stratégie pour « la durabilité dans le domaine des produits chimiques ». Bien accueilli par le Conseil européen de l'industrie chimique (Cefic), malgré une tribune signée par dix ministres européens de l'Environnement, le texte avait fait aussi l'objet de certaines critiques de la part du Bureau européen de l'Environnement qui réunit plus de 160 ONG environnementales – notamment à propos de l'absence de la mise en place d'une éco-taxe.
* Substances perfluoroalkylées Plus d'informations sur le portail de l'Echa (Agence européenne des produits chimiques).