Groupe Serge Ferrari : des ions d’argent (Ag+) pour venir à bout des Covid en surface ?
Spécialisé dans les matériaux composites souples destinés aux applications architecturales, le groupe isérois vient d’annoncer avoir développé et breveté une technologie qui permettrait de détruire les coronavirus.
Et si les toiles composites arrivaient à faire barrière aux Covid ? Dans un communiqué diffusé ce 12 mai, l’industriel textile basé à La Tour-du-Pin, en Isère, a indiqué « avoir développé et breveté une technologie destinée à ses membranes composites pour réduire la charge virale des coronavirus ».
Selon le groupe, son dispositif permettrait de venir à bout des coronavirus – dont le SARS-CoV-2 (alias Covid-19) – « à hauteur de 95 % après un quart d’heure de contact, et près de 99,5% après une heure de contact par rapport à une membrane non-traitée ».
Développée dans ses quatre sites de R&D (en France,en Italie et en Suisse), la technologie a d'ores et déjà été testée par un laboratoire tiers : le lyonnais VirHealth spécialisé dans les applications virucides et bactéricides, et qui intègre le cluster Santé de Lyon BioPôle.
Des premiers tests encourageants
Directeur Recherche & Développement du groupe, Philippe Espiard, cité dans un communiqué, explique que les 43 chercheurs de la marque Serge Ferrari ont identifié et exploité « les propriétés antivirales de l’argent » (Ag+) afin de « développer des formulations innovantes appliquées à nos membranes ».
Dès le 7 avril dernier, l’ETI rhônalpine (830 collaborateurs) avait d’ailleurs précisé sur Facebook que son département R&D œuvrait « en urgence à l’adaptation de certains de [ses] produits pour répondre aux enjeux de la pandémie ». Actuellement, « plusieurs environnements » sont ainsi à l’étude pour les hôpitaux, les établissements de soins infirmiers, les ERP, les transports en commun, les bureaux, les magasins, etc.
Au-delà de ces applications médicales et sanitaires, le fabricant estime que ses toiles « aux propriétés antivirales » pourront également être utilisées dans des équipement de protection individuelle de type combinaison. Néanmoins, en cours de semaine dernière, il annonçait sur ses profils sociaux de nouvelles « informations sur les résultats des premiers tests de laboratoire à venir ».
En attendant, Sébastien Ferrari, le directeur général de l’entreprise éponyme, souligne bien sûr la fierté de ses équipes de « pouvoir apporter leur pierre à l’édifice dans la lutte contre le Covid-19 », mais il fait également part d'un sentiment de « participer à quelque chose de plus grand au plan sociétal ».
BON À SAVOIR • Combien de temps le virus peut rester actif sur les surface inertes ?
→ Dans un entretien au magazine américain GQ-US le 22 mars 2020, le microbiologiste Philip Tierno estimait que les gouttelettes porteuses du Covid-19 (transpiration) se déposant dans les fibres textiles, pouvaient rester actives quelques heures.
→ Dans le doute, le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC) a préconisé, dès le début de la crise sanitaire, de nettoyer les vêtements et tout textile ayant pu être en contact avec le virus.
→ Pré-publiée le 8 mars dernier sur le site BioRxiv, une nouvelle étude chinoise – bien que contestée à la suite d'une étude menée en 2019 sur les aérosols biogéniques – a mentionné que la nouvelle souche du coronavirus (le SARS-CoV-2) reste active sur les surfaces inertes jusqu’à :
• 5 jours sur du verre ;
• 4 jours sur l’acier et le bois ;
• 3 jours sur le plastique et dérivés ;
• 24 heures sur du carton ;
• 3-4 heures sur le métal et le cuivre.
→ Actuellement, l’identification de deux nouvelles souches du Sars-CoV-2 questionne notamment la communauté scientifique...
EN PHOTO • Image au microscope électronique à balayage du SARS-CoV-2 (en jaune) – le Covid-19 – isolé d’un patient nord-américain et qui émerge en surface de cellules (en bleu et rose) cultivées en laboratoire. (Photo : © NIAID-RML / Rocky Mountain Laboratories)