Les Français dilapident toujours autant d’argent en chauffage
Comme l’an passé, il vous en coûtera presque 1 700 € à l’année pour maintenir votre logement à 20 °C les mois d’hiver. Un montant élevé qui varie toutefois selon l’énergie utilisée et la surface chauffée. Effy fait le point sur cette facture qu’il est possible de réduire en entamant des travaux d’efficacité énergétique.
En 2020, comme en 2019, les Français ont beaucoup dépensé pour rester au chaud. La facture moyenne s’est élevée à précisément 1 684 € – soit l’équivalent d’un Smic – contre 1 696 € en 2019. Mais cette moyenne, établie par Effy grâce aux déclarations de plus de 10 000 utilisateurs de son simulateur de bilan énergétique, cache en fait de grandes disparités entre les maisons chauffées au bois (1 147 €/an) et celles chauffées au fioul (2 108 €/an). L’évolution est donc plus sensible puisque, l’an passé, le spécialiste des travaux d’efficacité énergétique évaluait la facture moyenne des utilisateurs de bois de chauffage à seulement 759 €/an et celle des utilisateurs de fioul à 1 913 €/an… Du côté des autres énergies, le gaz tire son épingle du jeu avec 1 369 €/an en 2020 (contre 1 446 €/an en 2019) et l’électricité reste assez peu économique avec 1 777 €/an de budget (1 802 €/an l’an passé). L’intérêt de la sortie du fioul apparaît de façon évidente et le « tout électrique » des années 1980-1990 semble également avoir atteint ses limites.
L’étude d’Effy s’intéresse également au coût par mètre carré chauffé. La société rappelle que, « en général, les foyers équipés d’un chauffage au fioul sont plus spacieux que ceux qui se chauffent à l’électricité », avec 142 m² contre 112 m². Ces moyennes sont sensiblement identiques à celles publiées l’an passé (148 m² et 113 m²). À surface constante, le bois énergie est encore une fois le plus économique avec 9 €/m² chauffé. Le gaz arrive en second, avec 11 €/m². Mais le fioul parvient à battre l’électricité avec 15 €/m² contre 16 €/m² aux radiateurs atomiques.
Plus que jamais, pour parvenir à réduire ces dépenses, le plus important sera d’isoler correctement le logement (murs, toitures, planchers, portes et vitrages) puis d’adapter l’installation de chauffage à ce bâti sans déperditions. Le choix d’une énergie renouvelable (biomasse, géothermie, solaire thermique) ou d’un système performant (PAC, chaudière à condensation), sera gage d’efficacité et de réduction des coûts. Effy rappelle que de nombreuses aides financières existent comme MaPrimeRénov’ et l’EcoPTZ, qui se cumulent pour diminuer le reste à charge. Elles sont désormais ouvertes à tous les ménages.
G.N.
Focus sur la sortie du fioul :
En France, 3,5 millions de résidences principales sont encore chauffées au fioul. Il s'agit de la 3e grande énergie de chauffage après le gaz et l'électricité. Il reste courant dans les campagnes et zones périurbaines. Pourtant, son bilan carbone est le pire de toutes les énergies domestiques avec 324 gCO2/kWh contre 227 gCO2/kWh pour le gaz, 49 gCO2/kWh pour une pompe à chaleur (COP de 3) et seulement 30 gCO2/kWh pour une chaudière à granulés.
Environ 21 000 chaudières neuves au fioul ont encore été installées en 2019, en raison d'un coût modéré (entre 6 000 et 7 000 € pour un modèle THPE) en remplacement d'un modèle ancien. Le prix d'une cuve varie entre 500 et 1 500 € selon sa taille et la difficulté d'installation.
Selon Effy, les 2/3 des utilisateurs de fioul dépensent entre 1 000 et 2 000 €/an pour s'approvisionner en carburant mais 12 % dépassent ce montant. Ils sont donc nombreux à souhaiter changer de mode de chauffage à l'occasion du remplacement de leur chaudière vieillissante (les 3/4 des machines ont plus de 15 ans d'âge). Les réfractaires invoquent en général le manque de budget et 14 % d'entre eux estiment encore que le fioul reste la meilleure des solutions pour se chauffer... Le gouvernement a encore un peu de travail pour convaincre de l'utilité de la transition énergétique.