Brico-Tech : la seconde main pour le Bâtiment

Jean-Sébastien Thomas
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Brico tech

L’île d’Oléron, en Charente-Maritime, expérimente un Brico-tech où sont vendus à prix cassés des matériaux de construction et de rénovation issus de ses déchetteries.

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En juin dernier, la communauté de communes de l’île d’Oléron a ouvert les portes de son Brico-Tech. Installé sur le site de l’Écopôle de Dolus – qui accueille déjà une déchèterie professionnelle ainsi qu’une plateforme de valorisation des déchets – cet espace d’environ 250 m² se veut une solution favorisant le réemploi des matériaux de construction. « Nous collectons tout, du bois à l’électricité, en passant par les menuiseries, le carrelage, la peinture et les outils », détaille Marianne Girard, responsable déchets au sein de la collectivité.

La zone de chalandise pour récupérer les matériaux s’étend à toute l’île et les produits proviennent aussi bien de stocks inutilisés, invendus ou issus de chantier de déconstruction. « Les particuliers sont les premiers contributeurs, mais nous commençons également à accueillir des professionnels du Bâtiment qui y voient leur intérêt puisque nous reprenons leurs matériaux gratuitement », poursuit la responsable.

Une fois triés et référencés, les produits sont revendus à prix symboliques : quelques centimes d’euros le kilo de tuile ou de bois, quelques dizaines d’euros des menuiseries double vitrage ou portes de garage. « Ce sont encore majoritairement les particuliers qui viennent acheter des produits. Néanmoins, nos stocks intéressent là aussi certains professionnels à la recherche de matériaux spécifiques. Par exemple, nous avons régulièrement des styles ou formats de tuiles que l’on trouve difficilement dans la région et qui intéressent les couvreurs. Mais, au final, peu importe qui sont nos clients, l’objectif est de sortir le plus possible de matériaux de la filière déchets ». Les chiffres sont d’ailleurs encourageants puisque depuis son ouverture, le centre a collecté une cinquantaine de tonnes de produits et en a revendu une trentaine de tonnes. Chaque année, le Brico-Tech table sur la collecte de quelques 200 tonnes.

Quant à la question d’une éventuelle concurrence avec les GSB et négoces locaux, la responsable ne voit aucun problème : « Nous ne sommes pas sur le même marché, nous n’apportons aucune garantie sur la qualité et la quantité des produits en stock », note-t-elle avant d’expliquer que la collectivité n’a pas vocation à gérer sur le long terme cette structure : « Nous sommes dans une phase expérimentale de deux ans. Ensuite, notre souhait, si le modèle économique est viable, est qu’une association poursuive le développement de cette structure ». À signaler qu’en marge du magasin, le bâtiment abrite un espace atelier où les particuliers peuvent, moyennant un abonnement, utiliser un large éventail d’outil pour fabriquer leur projet. Le coût total prévisionnel de cette opération se monte à 343 187 €, soutenu à hauteur de 131 460 € par l’Ademe. 

Jean-Sébastien Thomas
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