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Pavé tok

Les couvreurs-zingueurs jonglent avec la météo

Jean-Pierre Raynaud
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Clément Avignon

Clément Avignon, couvreur-zingueur à son compte, a été confronté à la pénurie de tuiles ces derniers mois ainsi qu'à la météo changeante. 

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A son compte depuis peu, Clément Avignon a eu du mal à planifier ses chantiers à cause de la météo changeante en juillet et août. « Ayant entre 5 mois et un an de chantiers, j’essaye de jongler surtout avec la pluie. Lorsqu’on découvre un toit, l’orage peut faire des dégâts. Sur les toits, c’est compliqué d’avoir de l’ombre. On souffre et c’est de pire en pire chaque été. En période de canicule, le zinc, utilisé pour refaire les gouttières et les entourages, devient très chaud et difficile à travailler. C’est fatigant. » Sollicité par ses confrères et des clients pour intervenir à Vichy après le violent orage de grêle de juin, il a été confronté à la pénurie de tuiles. Mais travaillant seul, il doit s’occuper d’abord de ses clients. A 15 ans, ce fils de menuisier a appris le métier de couvreur-zingueur auprès des Compagnons du Devoir. Après un CAP puis un BP de couvreur et un Tour de France de 7 ans chez dix artisans, le Manceau a été employé par deux entreprises avant de créer Ardesia. « Le métier de zingueur se perdant, je repasse derrière d’autres entreprises pour des travaux de réparation et d’entretien. Poser de la tuile est à la portée de tous mais dés qu’on entre dans des pénétrations (entourages de cheminée ou d’un mur), une formation spécifique est nécessaire. »

A la demande de compagnies d’assurances, il lui est arrivé d’intervenir sur des maisons neuves encore sous garantie décennale où la zinguerie avait été négligée. Mais l’essentiel de son travail concerne la rénovation. Pour respecter l’écoulement de l’eau, il pose des couloirs de zinc qui viennent sous la tuile. « Certains artisans travaillent cette matière en ne respectant ni le DTU ni les règles de l'art. Une mauvaise pose peut conduire à des fuites ou à des problèmes de dilatation sous l'effet de la chaleur et du froid. Un zinc bridé va casser dans le temps. Au vu des augmentations de tarif, certains n'hésitent pas à choisir d'autres matières pas adaptés, récupèrent l'eau ou exécutent une pose plus rapide… et peu durable. » Attaché au travail traditionnel, amoureux de l’ardoise, le jeune artisan s'est implanté durablement en Auvergne.

Jean-Pierre Raynaud
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