[Menuiseries] En 2021, Menrec ouvre la porte au recyclage dans le Grand Ouest

Stéphane Vigliandi
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EN PHOTO • Si les menuiseries en aluminium disposent déjà d’une filière de recyclage bien structurée, les fenêtres en bois et PVC sont encore très souvent enfouies dans des carrières. En Bretagne, environ 360 000 fenêtres seraient déposées chaque année.

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[Zepros Bâti] Alors qu’une filière REP Bâtiment (responsabilité élargie des producteurs) doit être lancée en 2022, trois fabricants (Atlantem Industries , FenêtréA, Riou Glass) et un spécialiste de la logistique du recyclage (Bohelay) viennent de créer Menrec pour valoriser les menuiseries en fin de vie. Début de la collecte auprès des artisans le 1er mars 2021.

Dire « Stop à l’enfouissement des menuiseries » ! À l’image d’autres filières du BTP, quatre entreprises privées du Grand Ouest s’associent pour développer leur propre structure de collecte, de démantèlement et de valorisation des menuiseries usagées. L’idée est née il y a un an d’une réflexion commune menée par Atlantem Industries et FenêtréA. Leur ambition ? S’inscrire dans les objectifs que fixe la loi Économie circulaire votée en février dernier. En créant Menrec (pour “Menuiserie Recyclage”), les deux fabricants bretons souhaitent donner une seconde vie aux différents matériaux des menuiseries usagées (aluminium, bois, PVC et verre plat) en les réemployant pour fabriquer de nouveaux produits : fenêtres, portes et volets. Dans l’ensemble de l’Hexagone, les gisements sont colossaux. Près de 6,1 millions de fenêtres (tous matériaux confondus) sont remplacées tous les ans sur un marché total de 10 millions d’unités vendues pour les segments du neuf et de la rénovation. « Au-delà des règlementations, il est de notre devoir de mettre en œuvre des initiatives efficientes telles que Menrec non seulement pour préserver les matières premières », mais aussi « réduire significativement la part de 90 % de menuiseries enfouies », rappelle Bruno Cadudal, le DG d’Atlantem Industries (groupe Hérige). Également président de l’UFME depuis juin dernier, il a d’ailleurs placé le dossier de l’économie circulaire comme l’une des priorités de son mandat. Pour disposer d’une assise « solide et dynamique », l’initiative collaborative Menrec a été rejoint par deux autres groupes familiaux : l’industriel normand Riou Glass spécialisé dans le verre plat et le transporteur breton Bohelay spécialisé, lui, dans la logistique du recyclage via sa filiale TB Recyclage.

Solution clé en main

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La SAS indépendante Menrec qui a été officiellement créée le 4 décembre 2020, est détenue à parts égales par ses quatre cofondateurs. La structure est présidée par Adrien Bohelay, le DG de TB Recyclage dont l’unité de démantèlement est mise à disposition des trois fabricants. Spécialisé dans la collecte des déchets non dangereux, TB Recyclage est implanté à Saint-Allouestre, dans le Morbihan. « Une situation géographique centrale pour la collecte dans le Grand Ouest », jugent les quatre partenaires dans un communiqué. La mission de Menrec est d’apporter aux installateurs « une solution clé en main en matière de collecte et de démantèlement de menuiseries en fin de vie ». Mais aussi « sans surcoût par rapport à la situation actuelle », précisent-ils. Tout en sensibilisant le marché au concept d’« éco-circularité », Menrec a d’ailleurs une autre carte en main : une hausse de la TGAP (taxe générale sur les activités polluantes) est prévue dans l’actuel projet de loi de Finances (PLF 2021). Dès janvier prochain, l’incinération et l’enfouissement des déchets devraient donc coûter plus chers.

Attestation “Économie circulaire”

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Ciblant notamment les artisans, menuisiers et réseaux de fenêtriers, Menrec mettra à leur disposition des racks ou des bennes sur les chantiers. L’installateur-poseur n’aura pas de tri à effectuer en amont. Une attestation lui sera délivrée « prouvant que les menuiseries remplacées rentrent dans un dispositif d’économie circulaire ». À l’image du certificat “Équivalent bouteilles recyclées” mis en place par Polieco, un fabricant de tubes annelés en PEHD, Menrec y mentionnera le volume de fenêtres collectées, puis démantelées.

Une fois les dispositifs de collecte remplis, les déchets seront acheminés par camion plateau vers l’unité de démantèlement qui dispose d’une plateforme de stockage de 1000 m². Aluminium, bois, PVC et vitrages y seront dissociés avant d’être envoyés vers des centres de recyclage spécialisés. Les matières régénérées seront ensuite réintroduites dans de nouveaux process de fabrication par Atlantem, FenêtréA et Riou Glass. En Bretagne, cette boucle vertueuse fait écho notamment à la feuille de route “Économie circulaire” que la Région a validée en juillet dernier et dont l’ambition est d’« atteindre le zéro déchet d’ici à 2040 ». Dans ce contexte, Menrec pourrait-il être sélectionné en vue de concourrir, en novembre 2021, aux 15es Trophées du développement durable qu’organisent tous les ans la Région et l’Ademe Bretagne ?

Stéphane Vigliandi
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