NégoceTop2019, plutôt des bonnes surprises

« Plus qu’attendu », « surprise», «supérieur aux « attentes»... C’est un peu ce qui pourrait résumer les paroles des dirigeants interrogés sur la conjoncture 2018. Peu en effet, il y a un an, auraient parié sur de tels résultats (voir NégoceTop 2018).

Le segment du neuf n’a pas connu la chute que les statisticiens pronostiquaient, et mieux encore, la rénovation s’est réveillée. On évoque même des pénuries, actuelles ou à venir, sur certains produits comme l’isolation et les chaudières… Et pour 2019 ? Le premier semestre s’est encore soldé par la croissance, et « sauf crise » ou « événements internationaux », selon certains dirigeants, rien ne devrait venir perturber lourdement la dynamique en cours.

Alors comment les négoces ont-ils profité de la poursuite de l’embellie ?
Clairement l’édition 2019 de notre Top 100 est orientée à la hausse, avec près de 80 entreprises qui voient leur chiffre d’affaires progresser. Et c’est parmi les négoces Matériaux et Multi-spécialistes, Bois & dérivés, et Quincaillerie que l’on retrouve les plus fortes évolutions. La demande en gros œuvre, aménagement extérieur et construction bois a tiré ces progressions. Certes, des opérations de croissance externe expliquent aussi certaines évolutions, mais la croissance organique des négoces tient également aux plans de transformation entamés, à leur réorientation vers les segments porteurs et les bonnes cibles de clients.

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Notre classement 2019, sur ce point a peu évolué, mais la profession bruisse de rumeurs quant à des cessions en cours d’acteurs importants. Si VM affirme que sa cession par Hérige « n’est plus d’actualité », le groupe CRH a confirmé en revanche la vente au fond Blackstone de son pôle de distribution européen : Raboni et Buscaglia changent ainsi de mains, tandis que pour le groupe Samse, dont il détenait 21 %, se présentent plusieurs alternatives.

Pendant ce temps, Saint-Gobain, en pleine réorganisation et plan d’économie, s’allège sur sa distribution à l’international (Allemagne, Scandinavie) mais aussi en France, par la vente de sa division Travaux publics à Frans Bonhomme tandis que le dossier Lapeyre reste ouvert. À chaque cession, désormais, les mêmes noms de repreneurs potentiels reviennent en coulisse : d’une part Adeo qui souhaiterait encore muscler sa partie BtoB (déjà Bricoman, DomPro et ProBox) ; d’autre part Amazon, en quête de bases physiques pour étendre son ca- vers les professionnels. Des nouveaux acteurs qui inquiètent le négoce. La transformation du secteur doit se poursuivre car le seul argument du maillage du territoire ne pourra plus suffire. Marie-Laure Barriera