Hérige : après 3 mois dans le rouge, son CA vire au vert en juin

Stéphane Vigliandi
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EN PHOTO • Avec la crise sanitaire, le printemps 2020 commencerait-il en… juin ? En publiant ses résultats semestriels, le Groupe Hérige évoque un redémarrage « plus rapide que prévu ». En juin, son chiffre d’affaires total a augmenté de +13,6 % en comparable. Les résultats du premier semestre, eux, seront communiqués le 8 septembre.

[Zepros Négoce] Après un premier trimestre 2020 en retrait de -14,6 % (en données comparables), le groupe multirégional vient d’annoncer « une reprise d’activité plus rapide que prévue » en publiant ses résultats du 2e trimestre.

Un coin de ciel bleuté face à un déluge de mauvaises nouvelles sur le plan macro-économique ? En diffusant, ce 28 juillet en fin de journée, son chiffre d’affaires au 30 juin 2020, le groupe vendéen a fait état, certes, d’« un second trimestre impacté par la crise Covid-19 ». Mais, immédiatement, il tempère et précise que ce chiffre a été « atténué par un fort rebond de l’activité en juin ». Logiquement, la chute d’activité aura été sévère en mars, avril et mai à la suite des mesures de confinement. La direction d’Hérige évoque d’ailleurs un repli de chiffre d’affaires sur ses trois composantes (négoce, béton et menuiseries) « de l’ordre de -37 % à périmètre comparable ». Un chiffre à mettre en perspective, entre autres, avec le dernier indice disponible Xerfi/I+C/Négoscope. En avril, le négoce Bâtiment est clairement entré en récession. L’activité mensuelle de la profession a plongé de -47,5 % (valeur) et de -5 % sur 12 mois glissants. Il est vrai aussi que, comme beaucoup de ses confrères multispécialistes, le groupe familial tire une partie non négligeable de ses revenus avec les marchés de la rénovation et, en partie, avec les TPE-PME artisanales. En dévoilant mi-juillet les données économiques du Bâtiment, la Capeb pointait un -24 % d’activité au 2e trimestre (-22 % dans le neuf et -25 % en rénovation). Son nouveau chef de file, Jean-Christophe Repon, mentionnait nénamoins « des distinctions entre artisans urbains et artisans ruraux » ; l’activité sur les chantiers ayant « été moins impactée à la campagne que dans les villes, car il y a moins de coactivité ».

Effet de rattrapage

Dans ce contexte, Hérige affiche un chiffre d’affaires de 271,8 M€ à fin juin : soit un recul de -17,5 % (en comparable). Au 2e trimestre, ses réseaux de négoce VM et LNTP – la principale activité du groupe – ont trébuché de -15,8 % « en raison d’une réouverture partielle et graduelle et uniquement à destination des professionnels jusqu’au 11 mai 2020 », rappelle Hérige dans son communiqué. Pour organiser le plan de déconfinement des 82 agences VM et 10 sites LNTP, le DG de la branche Négoce, Éric Rouet, et ses collaborateurs auront structuré leurs actions autour du triptyque “Anticiper, sécuriser et tester”. Dès mi-mai, le distributeur a fait le constat d’une activité qui « s’est fortement redressée, notamment au mois de juin ».

Sur la branche Béton, après l’arrêt quasi complet des chantiers sur mars et avril, les ventes s’inscrivent en retrait de -16,2 % au 2e trimestre. Avec, là aussi, « un rattrapage significatif sur le mois de juin ». Quant à la fabrication de menuiseries dont les usines ont été fermées jusque mi-avril, le pôle Atlantem Industries termine à -24,8 %. Fin mai, les capacités de production sont revenues à la normale selon Hérige qui évoque « une belle performance » en juin. Résultat ? Sur ce dernier mois, le groupe souligne que « la dynamique s’est enclenchée en juin (+13,6% à périmètre comparable) » et bénéficie d’« un effet rattrapage combiné à un impact calendaire favorable » – avec 21 jours ouvrés en juin 2020 contre 19 en juin 2019.

Perspectives plus optimistes ?

Si Benoît Hennaut (ex-Aliaxis) deviendra officiellement le nouveau n°1 d’Hérige à la rentrée, “l’homme des défis futur” peut déjà compter sur toute une série de mesures déployées dès le début de la pandémie par son prédécesseur, Alain Marion, comme le report des investissements non-stratégiques et « la gestion rigoureuse du plan de réduction de coûts », le décalage – imposé par la loi – des échéances de remboursement d’emprunts et le non-versement des dividendes sur les résultats 2019, ou encore l’obtention fin juin de 50 M€ au titre du prêt garanti par l’État (PGE). Ce train de mesures doit permettre à Hérige de faire le dos rond pour limiter les impacts sur sa rentabilité et la trésorerie 2020. Muni d’un tel viatique face à la crise Covid, le groupe observe cependant « la reprise d’activité qui se poursuit sur le mois de juillet ». Selon les chiffres publiés ce 29 juillet par le ministère de la Transition écologique, le marché de la construction neuve confirme sa mauvaise santé. Sur 12 mois, de juillet 2019 à juin 2020, les logements autorisés sont en repli de -10,9 % et les logements mis en chantier ont diminué de -7,7 % à 376 000 unités. Reste, pour l’heure, le segment toujours porteur de la rénovation et, notamment, de la rénovation énergétique des bâtiments… S. V.

Stéphane Vigliandi
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