Sponsorisé par Bricoman

« Nous, les Artisans » : l’interview surprise de Laurent Aubel, le roi de la toiture et de YouTube

Denis Gentile
Image

Beaucoup d’entre vous ont déjà vu au moins l’une de ses vidéos. Laurent Aubel est un artisan du bâtiment surnommé « le roi de la toiture », mais c’est aussi un youtubeur de talent qui remporte un succès mérité sur sa chaîne « Nous, les Artisans ». Il a accepté de répondre aux questions de Tokster. Mais nous lui avons réservé une surprise.

Partager sur

Bonjour Laurent, merci d’avoir accepté de répondre à cette interview. Première surprise, je te propose de répondre à des questions… surprises. C’est un jeu. Car je ne suis pas forcément l’auteur de toutes les questions. À toi d’y répondre en pensant « mais qui a bien pu me poser cette question ? ». Je te demanderai, non seulement de répondre aux questions comme dans une interview classique, mais aussi de commenter certaines d’entre elles (plus suspectes que d’autres) en nommant l’auteur probable et la raison qui te le fait penser. Tu es prêt ? Alors, c’est parti.

Peux-tu te présenter ? D’abord en tant qu’entrepreneur. Ensuite en tant que youtubeur.

Laurent Aubel, bientôt 50 ans (le 21 juillet). Bac moins 3 ! Autodidacte. Je me suis mis à mon compte comme artisan en tant qu’auto-entrepreneur à 40 ans. J’avais l’ambition de développer mon activité sans trop savoir où étaient mes limites. Je ne pense pas les avoir atteintes, alors je continue d’avancer !

Aujourd’hui « les Couvreurs Occitans » peuvent répondre à tous les problèmes de toiture sur Toulouse et son agglomération. Nous avons cinq agences dédiées aux particuliers. Quatre à Toulouse et une en Ariège qui est gérée par un franchisé. Nous avons également une agence professionnelle basée à Balma et une agence photovoltaïque qui va bientôt fêter ses un an.

et sur YouTube ?

J’ai créé ma chaîne YouTube « Nous, les Artisans » en 2012 uniquement pour échanger des vidéos de vacances avec mes amis et ma famille. Puis, en 2015 je poste une vidéo dont l’objectif était d’accompagner mes devis d’isolation. Cette vidéo a très bien marché et nous a amené pas mal de chiffre d’affaires alors de temps en temps je postais une vidéo de toiture sans ambition particulière. En 2018 j’ai poussé un coup de gueule sur les réseaux sociaux qui a été vu 1 700 000 fois et là j’ai commencé à comprendre qu’il y avait peut-être un truc. Mon nouveau coup de gueule l’année dernière contre la ministre du Travail au moment du Covid qui a fait 193 000 vues a fini de me persuader qu’il fallait que je fasse quelque chose sur YouTube.

Fin 2020, j’ai commencé à poster plus régulièrement et désormais je poste une vidéo toutes les semaines de conseil pour aider les artisans à développer leur business.

Ces premiers échanges étaient un round d’observation. Il est temps d’entrer dans la partie et de mener les premières attaques.

Voici ma question, mais en suis-je vraiment l’auteur ? Est-ce que tu fais le plus beau métier du monde ? « Avoir un toit sur la tête » n’est-il pas le rêve de beaucoup de personnes ? Et c’est bien ce que tu fais, réaliser ce rêve.

Tu as raison (Laurent n’émet aucun doute . En effet, il s’agit bien d’une question Zepros). Le toit est quelque chose de très symbolique. Je pense que mettre sa famille à l’abri est clairement dans l’ADN de l’être humain et le toit représente bien cette fonction essentielle. Je ne sais pas si être couvreur est le plus beau métier. Je pense que tous les métiers du bâtiment sont beaux quand ils sont faits avec passion.

Il y a une légende qui court sur le web. Tu serais infatigable. Tu pourrais gérer 28 activités différentes tout en faisant un jeûne de 7 jours ! Qu’y a-t-il de vrai dans cette réputation ?

Hahaha !! Je pense que celui qui t’a dit ça est tout aussi infatigable que moi ! Je me demande même d’ailleurs s’il n’est pas pire que moi ! Il y a peu de monde qui est au courant que j’ai fait un jeûne récemment. Mais Cédric, le 7ème artisan avait cette info ! On a fait une vidéo ensemble récemment et je jeûnais à ce moment-là. Après je reconnais avoir un côté un peu hyperactif, et c’est de pis en pis en vieillissant ! Je vois la vie qui défile et j’ai tellement envie d’en profiter que je ne supporte pas de rien faire ! Et puis j’ai monté ma boîte assez tard, ma chaîne YouTube tout aussi tard ! Je cours parce que je suis à la bourre !

Bravo Laurent, tu as démasqué le 7ème Artisan. Un point pour toi. Voici d’ailleurs le récit de Cédric Prats :

Image

« Il y a des personnes dont l’aura est presque palpable. C’est le cas de Laurent, un livre ouvert qui ne demande qu’à être lu. Chacun de mes échanges avec lui a été un accélérateur de développement personnel. Notre dernière rencontre m’a particulièrement marquée. Nous avions rendez-vous pour finaliser le montage d’une vidéo et comme toujours je lui offris un café qu’il refusa tout naturellement.

La matinée poursuivait son cours et l’heure de midi approchant je lui proposais de manger ensemble. C’est là qu’il m’expliqua qu’ayant entamé un jeûne de 7 jours, il ne pouvait pas me suivre.

Vous vous rendez compte ? 7 jours à tenir en ne buvant que de l’eau. Il faut une force mentale extraordinaire. Il m’expliqua ses raisons et elles avaient énormément de sens.

Voilà qui est Laurent Aubel, une personne qui peut gérer 28 activités différentes tout en faisant un jeûne de 7 jours. »

On me dit dans l’oreillette que ce témoignage vaut bien un point de plus. Tu mènes donc 2 à 0.

Dans nos interviews pour Bricoman, on aime bien donner des conseils aux artisans pour les inciter à utiliser les réseaux sociaux. D’après toi, un artisan doit-il se lancer le plus rapidement possible en publiant des posts sur les réseaux sociaux, ou attendre d’avoir un site, de prendre le temps de travailler en amont sa communication, d’avoir le bon matériel pour tourner une belle vidéo ?

Aujourd’hui, je pense qu’il n’est peut-être même plus nécessaire d’avoir un site. (Laurent répond sans émettre le moindre doute). La priorité c’est un espace « Google my business ». (lire notre article sur ce sujet : "Google, réseaux sociaux, applis : comment les artisans peuvent-ils profiter du digital ?" ) Une simple landing page peut parfaitement suffire. D’ailleurs beaucoup de boîtes n’ont que ça aujourd’hui.

Pour filmer, un smartphone fait largement l’affaire. En plus c’est beaucoup plus simple de mettre les vidéos en ligne surtout si vous êtes en natif ou en story sur les réseaux sociaux. Je pense qu’un site internet est indispensable quand on a une grosse boîte bien établie. Si vous êtes un petit artisan, les gens comprendront parfaitement que vous n’ayez pas un super site, donc quelques photos régulières sur Facebook, Instagram ou LinkedIn feront parfaitement l’affaire. Si vous êtes artisan et que vous n’êtes pas très à l’aise avec les réseaux sociaux, vous pouvez parfaitement confier ça à un de vos salariés. Il se fera sûrement un plaisir de prendre quelques photos et de les poster. D’ailleurs on trouve aujourd’hui sur Instagram des influenceurs dans le bâtiment qui ne sont même pas à leur compte.

Laurent, cette question a été inspirée par une anecdote que Jean-Bernard Melet (EldoTravo) m’a racontée :

Image

« J'ai tapé "fuite de toiture" sur Youtube et j'ai vu qu'une de nos vidéos de 2017 tournée avec mon smartphone dans les locaux de Laurent est en premier résultat avec 32K vues ! Comme quoi il faut privilégier de se lancer, plutôt que d'attendre d'être parfait. »

C’était difficile. Tu n’as pas deviné. Je marque 1 point.

Si tu devais ne donner qu’un seul conseil aux artisans pour utiliser efficacement les réseaux sociaux, quel serait-il ?

Je leur dirais de poster moins, mais de poster bien. Ne montrer que de jolies choses. Ne postez pas trop, car sinon les gens vont cesser de vous suivre. On a tous arrêté de suivre notre Tata qui mettait ses pâtisseries tous les jours sur Facebook !

Comme tu as la double casquette « youtubeur et entrepreneur » si tu devais ne donner qu’un seul et ultime conseil à un artisan qui souhaite développer son entreprise, quel serait-il ?

Sois honnête. Avec tes clients, tes fournisseurs, tes salariés. C’est non négociable.

Tu as tourné et publié de nombreuses vidéos sur ta chaîne « Nous, les artisans ». Quelle est la vidéo que tu voudrais montrer aux lecteurs de cette interview aujourd’hui ? Peux-tu nous expliquer pourquoi et nous raconter l’histoire de ce tournage ?

J’ai fait une vidéo qui s’appelle comment Philippe Knight a créé Nike. J’adore l’histoire de Philippe Knight, car il a vraiment démarré comme un artisan. Tout seul en vendant des chaussures depuis le coffre de sa voiture pendant le meeting d’athlétisme. J’ai lu sa biographie qui m’a inspiré cette vidéo, c’est la première vidéo que je faisais avec un prompteur. Elle est, elle aussi, super artisanale. On voit que je lis, mais en même temps je suis à fond, car j’adore cette histoire. Cette vidéo n’est pas parfaite du tout, mais je l’ai faite avec le cœur. D’ailleurs aucune de mes vidéos n’est parfaite, et aucune ne le saura jamais. Dans la vie, tout est comme ça, si on attend que les choses soient parfaites pour les faire, on ne fait jamais rien. Donc j’aime beaucoup cette vidéo bancale ! Arrêtons de courir après la perfection et apprenons à aimer ce que nous faisons, même si c’est moyen.

Tu es reconnu comme étant un précurseur dans la digitalisation du BTP. Comment vois-tu l’avenir ? Quels sont les changements qui se préparent ?

Tu connais sûrement cette phrase : « on ne peut pas prédire l’avenir, la seule chose qu’on peut faire, c’est le construire. » En ce qui me concerne, mon rêve est de construire un réseau d’artisans, animés par des valeurs communes, identifiable comme un réseau sérieux auprès des consommateurs. Dans ce réseau, les artisans pourront trouver de l’aide, et les consommateurs pourront s’y retrouver pour choisir leur prestataire. Je mettrai toute mon énergie professionnelle pour atteindre cet unique objectif. Et ne me parle pas de retraite ! Ray Kroc, le fondateur de McDonald’s a construit son réseau jusqu’à sa mort à 81 ans. De nombreux chefs d’entreprise ne s’arrêtent jamais. J’ai bien peur d’être câblé de la même façon !

La partie s’engage mal pour toi Laurent, je prends l’avantage ! C’était une autre question de Cédric Prats.

Est-ce que tu vas réussir à égaliser ? Quelle est la dernière « tuile » qui t’est arrivée sur un chantier ? Et comment as-tu réussi à tout réparer ?

Il y a quelques semaines, un de nos sous-traitants a passé le pied à travers le plafond d’un de nos clients. La compagnie d’assurance a mandaté une entreprise pour réparer. Et c’est assez drôle, car c’est une entreprise pour laquelle j’avais travaillé il y a 25 ans. La boîte a été revendue dans l’intervalle et le nouveau patron n’est rien d’autre que l’apprenti de l’époque ! J’ai adoré cette histoire !

Quand on lit des interviews de musiciens, on leur pose des questions sur leur matériel. Plus rarement, on pose la question aux artisans. Je me demandais donc quand tu vas chez Bricoman, quelles sont les marques et quels sont les produits que tu préfères ?

Image

Chez Bricoman j’achète beaucoup de matériel Stanley. C’est vraiment chez Bricoman qu’on trouve les meilleurs prix pour les mètres FatMax . Tout le contenu de nos caisses à outils provient essentiellement de chez Bricoman. Facom, Altrad, Revex, sont des marques avec qui je travaille depuis longtemps et que je suis content de pouvoir payer au juste prix chez Bricoman .

Dans mes articles, je donne des conseils aux artisans pour communiquer sur les réseaux sociaux, l’un d’entre eux est « si vous voulez qu’on s’intéresse à vous alors, intéressez-vous d’abord aux autres »

Par exemple, c’est à l’initiative de Tony Lavalard de Bricoman que cette rubrique a été créée et que l’on réalise ces interviews. Quels autres professionnels du bâtiment (artisan, société, influenceur, marque…) aurais-tu envie de mettre en avant ?

J’aime beaucoup Nicolas Paul et Cédric Prats (NDLR : au moment de l'interview, Laurent ne savait pas que Cédric et Nicolas lui auraient posé des questions) que je connaissais avant que Bricoman les mette en avant (Lire leurs interviews : « Voici votre artisan électricien préféré, mais qui est-il vraiment ?  » et « Le meilleur média pour un artisan ? La vidéo ! Avec le 7ème Artisan, c’est comme au cinéma  ») Je trouve que c’est vraiment un très bon choix de les avoir mis ensemble.

En ce moment j’échange pas mal avec David Juanes (DJ plomberie) il a eu une réussite fulgurante sur YouTube, car il est authentique et ne se prend pas au sérieux. Je suis également admiratif du travail réalisé par Pascal Blache et sa chaîne TAKA YAKA , qui avec ses 1300 vidéos uploadées nous prouve que sur YouTube, ou sur les chantiers, c’est le travail qui paye !

Quel est le projet qui t’excite le plus pour les 3 prochaines années ? Quel objectif te fixes-tu et pourquoi ? Laurent est tellement concentré dans ses réponses qu'il en oublie presque le jeu !

Mon objectif est vraiment de développer un réseau d’entreprise. Évidemment dans le domaine de la toiture en Occitanie. Mais avec le réseau « Nous les Artisans » , je voudrais dépasser les frontières de ma région et de mon métier. Développer un réseau d’artisans qui partage les mêmes valeurs, aider les jeunes entreprises qui démarrent, c’est mon objectif pour les trois prochaines années et les suivantes !

C’était une autre question de Jean-Bernard Melet. Je fais le break ! Et il ne reste plus que 2 questions. Dans tes vidéos, on se rend compte que tu es un maître de l’interview. J’en profite. Pourrais-tu te poser une question et y répondre ?

Lorsque l’on choisit d’être artisans, c’est que l’on a décidé de passer sa vie sur des chantiers et non dans un bureau. Aujourd’hui tu travailles principalement dans un bureau alors voici ma question :

« Est-ce que les chantiers te manquent ? »

Voici ma réponse : L’ambiance des chantiers me manque. La déconnade avec les gars. Raconter des blagues débiles et parler de cul ! C’est plus compliqué dans les bureaux, surtout quand tu es le patron, tu es prié de ne pas raconter n’importe quoi ! Néanmoins aujourd’hui j’aime beaucoup ce que je fais. Comme quoi on change, car il y a quelques années, je n’aurais jamais cru être capable de travailler derrière un bureau. Je vieillis !

Dernière question : si tu étais un outil du bâtiment appliqué à la stratégie digitale, tu serais ?

Image

Je serai un niveau (NDLR : d'ailleurs Laurent as-tu lu notre article sur les lasers de chantier ? Voici le lien "Les lasers de chantier : un outil incontournable pour tous les artisans" ). Le niveau a toujours été dans le bâtiment. Au début, c’était un niveau à eau, puis un niveau à bulle et désormais le niveau laser . La stratégie digitale n’est rien d’autre qu’un mode de communication. Le bouche-à-oreille est devenu numérique, les réseaux sociaux ont remplacé les bistrots. La communication a changé, elle est devenue digitale. Comme le niveau, elle a toujours été là. La forme change, mais le fond reste.

Coup de sifflet final. Je gagne cette première partie des interviews surprises 4 à 2. À quand la revanche ?

Et qui se sent prêt à disputer un nouveau match avec moi ? David Juanes ? Pascal Blache alias Taka Yaka ? Mais aussi Docteur Peinture, Eric le carreleur ou Stéphane Aria que nous citons dans l'article sur l'application vidéo PlayPlay.

Quelles sont les secrets des réseaux sociaux ?
Denis Gentile
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire