[Recyclage EPI] Chaussures de sécurité : Takapas fait un premier pas

Stéphane Vigliandi
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EN PHOTO • Déployé à Calais (62) par le négoce Bia Fournitures Industrielles, le dispositif baptisé Takapas permet de collecter toutes marques et tous modèles de chaussures de sécurité. Seule condition pour pouvoir intégrer cette nouvelle filière de recyclage ? Ce type d'EPI ne doit pas être souillé pour optimiser le traitement.

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[Zepros Quo] Pour palier au manque de structures organisant la collecte et le recyclage des chaussures de sécurité, un spécialiste EPI du Pas-de-Calais vient de lancer son propre dispositif avec une entreprise régionale de tri sélectif.

Si certains confectionneurs organisent depuis dix ans la collecte et le recyclage des vêtements de travail, d’autres acteurs des EPI commencent à mettre en place des structures qui traitent certains équipements de sécurité comme les casques de chantiers, les lunettes de sécurité ou encore les chaussures de chantier. Adhérent au réseau Securom (enseigne du groupement Cofaq) depuis mi-2019, Vincent Bia qui dirige la société de négoce Bia Fournitures Industrielles, vient de lancer son propre dispositif pour collecter les chaussures de sécurité en fin de vie. Cinquième génération aux commandes de l’entreprise familiale basée à Calais (un seul point de vente et 15 collaborateurs), ce négociant spécialisé dans l’univers des EPI a souhaité « apporter un service différenciant ciblant les clients professionnels ; qu'ils soient artisans, entreprises générales du BTP ou encore les services techniques des collectivités territoriales ». L'idée lui est venu à la suite d'un appel d’offres public qui souhaitait trouver une solution sur ce type d'EPI notamment. Diplômé d’un master axé sur l’économie circulaire, il a planché avec trois étudiants ingénieurs en master spécialisés sur les questions de recyclage à l’université de la Côte d’Opale pour mener son projet. « Les chaussures de sécurité professionnelles peuvent comporter en moyenne entre 20 à 25 composants différents dont des coquilles et semelles en acier ou composite. Sur ce point spécifique, il a fallu trouver un process permettant d’obtenir la bonne granulométrie sans endommager les broyeurs dans l’unité de recyclage », note le dirigeant de Bia Fournitures Industrielles.

Pour déployer son système baptisé Takapas, Vincent Bia a noué un partenariat avec une société locale spécialisée dans le tri sélectif sur la Côte d’Opale dont l'une des missions consiste à traiter les déchets industriels banals (DIB). Après le broyage des chaussures, chaque matière (tissu, cuir, composite, etc.) passe dans une soufflerie afin de suivre un flux de traitement spécifique en fonction de ses performances calorifiques. Elles sont ensuite transformée sous forme de combustible soluble de récupération (CSR) utilisée, par exemple, dans les réseaux de chaleur. Quant au métal récupéré via un aimant sur les tapis de tri, il peut être réintégré dans des filières industrielles spécifiques. Des bennes ou boxes en carton sont mis à disposition dans les entreprises clientes qui, une fois la collecte effectuée, reçoivent un bordereau de suivi des déchets pour en garantir la traçabilité. Au sein du groupement Cofaq, la direction du pôle BtoB Bâtiment regarde avec intérêt cette expérimentation qui pourrait susciter des initiatives chez d'autres adhérents.

EN PHOTO • À la tête du négoce indépendant Bia Fournitures Industrielles et membre du réseau Securom, Vincent Bia commence à mettre en place cet automne son dispositif Takapas de collecte et de recyclage des chaussures de sécurité d’abord dans les Hauts-de-France. Avant un éventuel déploiement dans d'autres régions.

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EN PHOTO • D’AUTRES INITIATIVES • Depuis deux ans, le réseau d’opticiens BtoB Verre2Vue déploie son dispositif Opticabox permettant de collecter en entreprises les lunettes de sécurité usagées. Quant à l’enseigne généraliste France Sécurité, elle s'est associée à TerraCycle, depuis mars dernier pour organiser dans ses agences la collecte des déchets d’EPI dont les fournitures Covid.

Stéphane Vigliandi
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