Sauver la planète et aider les autres : l’incroyable histoire d’un influenceur et d’un artiste

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Vous connaissez certainement Stéphane. Si je vous dis « Eh, salut ! », vous comprendrez immédiatement de qui il s’agit. 400 000 abonnés sur TikTok et plus de 6 millions de « j’aime » sur ces vidéos. Cet ébéniste est aussi un touche-à-tout, il a tout appris et sur un chantier, il peut tout faire. Mais la qualité principale de Stéphane, c’est son grand cœur. Sa rencontre avec Benji en est la preuve.

Benji Metal, c’est son nom d’artiste, a 33 ans. Il réalise des sculptures avec des bouts de métaux. Quand as-tu commencé Benji ?

« Ça fait 6 ans. J’avais récupéré un poste à souder dans une baraque abandonnée et je me suis mis au travail. J’ai commencé à faire des boules en métal, puis des petits personnages. Tout de suite, on m’a dit que c’était sympa, ce que je faisais. Je m’inspirais d’autres artistes et puis, j’ai voulu trouver mon propre style, alors j’ai commencé à faire des bustes. »

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Quel message veux-tu faire passer à travers tes œuvres ?

« C’est une démarche écologique de récupérer des vieux morceaux de métaux et d’en faire quelque chose de beau. »

« Oui, mais ce n’est pas que de la récup ! intervient Stéphane. Il prend chaque pièce une à une pour les assembler. Ça représente des dizaines d’heures de travail pour chaque sculpture. Parfois, il récupère de grosses pièces, une soupape par exemple. Benji va d’abord la découper en plusieurs morceaux. Il travaille dessus pour donner une forme originale et unique avec chaque pièce. Ça représente beaucoup plus de travail que d’aller acheter des boulons neufs dans un magasin pour les assembler. Il va réfléchir à la mise en forme en fonction des pièces qu’il a.»

« Oui, je les découpe en petites sections, comme du saucisson ! (rires) Je les tords et je les tape aussi, je leur donne une forme nouvelle. »

S’il y a des lecteurs qui veulent te passer des pièces, tu les prends ?

« Oui, oui, bien sûr. J’ai pensé aller faire de la pêche « à l’aimant », mais je suis revenu bredouille à chaque fois ! (rires) »

« Déjà, des personnes qui le suivent lors de ces lives sur TikTok lui ramènent des seaux avec de la ferraille, des chaînes de moto, des roulements, etc. », précise Stéphane.

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Tu as mis combien de temps à faire la sculpture qu’on voit dans la vidéo ?

«  3 jours, 21 heures plus précisément. »

Tu faisais quoi avant Benji ?

« J’étais dans l’horticulture. »

Comme quoi, tout a un sens, rien n’est dû au hasard. Il a un amour profond pour la nature et donc sa sauvegarde. Chaque pièce s’assemble comme dans un puzzle, non, je devrais plutôt dire comme dans une sculpture métallique de Benji Metal.

« J’adore les plantes. Je connais même presque tous les noms latins de chaque espèce. J’ai dû les apprendre pour mon CAP. Acer Plantanus par exemple, c’est le nom latin de l’érable sycomore. »

Là, il me cite une dizaine de noms. Et tu as un arbre ou une plante que tu préfères ?

« Le Ginkgo biloba, répond-il spontanément. Finalement, il se ravise et cite : non, mon préféré c’est le désespoir des singes ! »

J’ai fait une recherche sur le web. C’est un conifère que l’on trouve surtout au Chili. Un surnom qui vient de son feuillage qui ressemble à des écailles pointues et au bord tranchant qui décourageraient même les singes à l’escalader.

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Stéphane, tu as décidé de prendre Benji sous ton aile, pourquoi ?

« Comme beaucoup, je l’ai découvert sur TikTok. Je trouvais dommage d’une personne comme lui qui a un talent de fou et une culture incroyable se noie au milieu de la tempête des réseaux sociaux. Il mérite bien mieux qu’un post avec des likes et des commentaires. J’ai décidé d’aller le voir dans son garage avec ma femme. On devait y rester quelques minutes, on a passé 5 heures avec lui ! Benji est quelqu’un qui vit dans son monde, un monde merveilleux. »

Vous savez que bien les histoires de grands personnages comme Steve Jobs, Walt Disney ou encore Bill Gates ont commencé dans un garage.

« Oh, merci Denis, mais on est déjà à la recherche d’un vrai local (en savoir plus), un atelier à la mesure de son talent, renchérit Stéphane. Benji a vraiment des mains en or. »

Mais tu ne t’es pas contenté de lui faire des compliments, tu lui as fait une incroyable proposition, c’est bien ça ?

« J’ai voulu aller plus loin et je lui ai dit : tu me fais 20 bustes de femme et je te les achète ! En échange, tu t’organises et tu prends un numéro de Siret. Il a relevé le défi, parce qu’il a envie de s’en sortir. Il était au bord du gouffre. Sans travail, il avait à peine de quoi se nourrir. Je lui ai aussi prêté du matériel, un poste à souder notamment, pour qu’il travaille dans de meilleures conditions. J’ai regardé aussi le prix de vente de telles sculptures sur internet pour estimer le coût réel de son travail. Et puis, cette nuit, je viens juste de créer son compte sur Etsy. »

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La vie de Benji ressemblait un peu à cet arbre qu’il admire tant, le désespoir des singes. Aujourd’hui, il commence à se relever grâce à l’aide de Stéphane. Le début d’une irrésistible ascension, on l’espère en tout cas.

Ce n’est pas seulement une belle histoire d’un artiste qui a du talent, qui s’exprime enfin librement et qui se fait connaître sur les réseaux sociaux. C’est aussi l’histoire d’une entraide. C’est l’histoire d’une personne qui mérite de s’en sortir et de ne pas seulement survivre.

C’est aussi l’occasion de comprendre que les réseaux sociaux sont parfois une formidable chance. On comprend aussi ce qu’on explique ici souvent dans nos articles : aller sur les réseaux sociaux, ce n’est pas seulement parler de soi et de ses beaux produits. C’est surtout mettre en valeur ce que les autres font. Ce n’est pas étonnant que Stéphane, Monsieur « Eh, salut ! », remporte un tel succès avec ses vidéos. Bien sûr, il y montre son travail sur des chantiers, mais aussi il n’a pas hésité une seconde à prendre du temps pour aider Benji et le propulser sur TikTok.

Cette rencontre est une magnifique leçon pour nous. Elle peut et doit nous inspirer dans notre vie bien sûr, mais aussi dans notre travail et notre façon de communiquer sur le web.

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J’ai voulu y participer avec Tokster, mais aussi en impliquant une entreprise comme Bricoman qui a pris le pari justement de mettre en avant le talent des artisans du bâtiment. Mais aussi de s’engager en prenant des initiatives pour l’environnement. Par exemple, l’équipe Bricoman de Soissons qui a passé la journée à ramasser des déchets. Ils étaient une trentaine et ils ont rempli 9 sacs ! C’était surtout du plastique, mais si vous vous avez des objets en métal, ne les jetez pas, il y a un artiste qui veut bien les récupérer et les transformer.

Retrouvez les sculptures en métal de Benji sur Etsy et les vidéos de Stéphane « Eh, salut ! » sur TikTok