Tendances Marché : le carrelage dans tous ses états

Image

Le marché du carrelage en France se situerait dans une fourchette de 100 à 110 millions de m², tous segments confondus. Il ne connaît pas de grandes variations, et même la crise sanitaire n’a pas eu raison de son développement, grâce à la forte dynamique de la demande des particuliers qui ont réorienté leur budget vers leur habitat. Le carrelage a ainsi profité des envies de rénovation et d’aménagements intérieurs et extérieurs. Pour mieux cerner leurs attentes nous avons interrogé Bruno Fabre, directeur de pôle Marketing et Achats Décoration de Point.P.

Zepros : Quelles sont les grandes évolutions marquantes sur les sols et les murs intérieurs des logements ?

Bruno Fabre : Plusieurs tendances se développent ou se confirment. Parmi celles-ci, nous observons toujours le même engouement pour les effets Béton et Bois, de mieux en mieux imités grâce à des lames de plus en plus longues. Plus récemment, nous constatons également une croissance des effets marbres, qui peuvent désormais se décliner sur des formats intermédiaires tout en gardant la qualité des veinages, grâce à l’évolution des techniques d’impression. Autres attentes auxquelles répond de mieux en mieux l’offre des producteurs, ce sont les effets Pierre : c’est ainsi le grand retour des effets travertin et terrazzo, avec une multiplication des possibilités grâce aux nouvelles technologies qui permettent de parfaitement synchroniser les reliefs. Enfin, dans cette même mouvance des effets naturels, les imitations terre cuite et terracota, font un retour en force.

Zepros : Et du côté des couleurs et formats ?

B.F : Evolution la plus notable dans les gammes récentes des fabricants, ce sont les tons pastel et mat proposés dans une très grande variété de coloris. Ils font écho aux envies des consommateurs pour des univers plus naturels, plus neutres et sobres. Mais à l’opposé de cette tendance, nous observons aussi des demandes pour des effets métallisés, inscrits dans la mouvance du style industriel qui habillent les murs par petites touches, tant dans l’habitat que l’hôtellerie ou la restauration.

Quant aux formats, ces dernières années ont été marquées par l’allongement des carreaux sur les sols comme sur les murs. Toutefois, les petits carreaux n’ont pas dit leur dernier mot, comme le montre le succès du carrelage « métro », avec des designs différents et une large palette de couleurs.

Zepros : Le marché des carrelages extérieurs est-il très différent ?

B.F. Pour les tendances, nous retrouvons logiquement des styles proches ou identiques. En maison individuelle, par exemple, le développement des baies vitrées ouvre la possibilité de poser une même finition, bois, pierre ou béton, afin que la terrasse prolonge le séjour, sans rupture visuelle. En revanche, sur les dimensions, le développement des grands formats en 2mm reste freiné par des raisons techniques de poids (manipulation) et de pose (si non collée).

Zepros : Quels sont selon vous les principaux défis aujourd’hui pour le marché du carrelage ?

B.F : Je citerais deux principaux enjeux. Tout d’abord, la filière est face à un enjeu productif, celui de répondre aux objectifs de réduction des consommations énergétiques et de son empreinte carbone. L’autre enjeu, c’est de mieux répondre à nos clients professionnels. Nous devons les accompagner sur les évolutions techniques et réglementaires et leur donner les outils pour jouer davantage leur rôle de prescripteurs face à leurs clients.