Hauts-de-France : Ce que le classement Unesco a changé pour le Bassin Minier

Marc Wast
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Bassin Minier

Il y a tout juste dix ans, le Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais était reconnu comme « Trésor de l’Humanité », aux côtés des pyramides de Gizeh et de la Grande Muraille de Chine. Riche de ses 270 ans d’Histoire, ce patrimoine a depuis fait l’objet d’une rénovation ambitieuse : 353 éléments répertoriés entrent dans le périmètre de ce trésor que la Mission Bassin Minier vise à protéger.

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« Pendant des années, les bailleurs*, propriétaires de ces logements, étaient dans une logique de mise aux normes en milieu occupé sans que l’on se pose la question de la mutation urbaine, environnementale et sociétale. L’inscription à l’Unesco a été le moyen de réinterroger les façons de faire. Ce n’était pas de dire “il s’agit de patrimoine, il faut tout laisser en l’état et le protéger” mais plutôt de le faire évoluer, en s’engageant dans une posture plus ambitieuse et de qualité », résume Raphaël Alessandri, architecte et directeur d’études à la Mission Bassin Minier. Un gros travail s’engage alors avec les bailleurs sociaux pour identifier les enjeux autour de ces cités minières et certains travaux de démolition presque engagés par les bailleurs sont stoppés nets : « C’est le cas des cités Lemay et Sainte-Marie à Pecquencourt, qui étaient vouées à disparaître », ajoute l’architecte. Mais le maire de la ville, Joël Pierrache, pas forcément satisfait de cette solution proposée par le bailleur, fait confiance à la Mission Bassin Minier.

Requalifier les anciennes voies ferrées
Aujourd’hui, les deux cités, métamorphosées, reflètent la préservation du patrimoine minier tout en répondant aux besoins des habitants. Une expérience réussie qui va plus loin puisque les abords de ces cités ont également été repensés en termes de cadre de vie : les cavaliers, ces anciens chemins de fer qui menaient jusqu’à la mine, ont été préservés et requalifiés en coulée verte, des jardins communautaires ont été construits. Un exemple qui sert aujourd’hui de carte de visite à la Mission Minier qui rappelle que cette classification Unesco oblige à ne pas entreprendre de travaux au hasard : « pour l’isolation, hors de question de la faire par l’extérieur, cela dénaturerait les façades. Ces dernières ne doivent d’ailleurs pas être sablées mais rejointoyées au fer pour un aspect plus fin et régulier », complète Raphaël Alessandri. Un savoir-faire précieux qui continue d’être utile sur le territoire minier puisque de Wallers-Arenberg, à Oignies, en passant par Loos-en-Gohelle, autant de cités minières proches de sites remarquables, attendent leur mue.
De notre correspondante régionale Anne-Lise Favier

*SIA Habitat et Maisons&Cités

Marc Wast
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