Audace et ambition : les attentes de la FFB pour les Assises du BTP

Marie-Laure Barriera
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Portrait Olivier Salleron

« Le secteur du Bâtiment résiste encore et toujours » : d’une phrase, Olivier Salleron, le président de la FBB fait la synthèse des derniers chiffres d’activité du secteur, mais ajoute d’emblée que les scénarios pour les prochains mois et surtout 2023 reposent sur une grande prudence. 

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Si au vue des carnets de commandes actuels, on peut estimer « que l’année est faite, ou presque », . les économistes de la FFB revoient leurs prévisions à la baisse et tablent dorénavant sur +3,8 % pour 2022, contre +4,3 % annoncé en décembre 2021. Au fil des trimestres, en effet, les différents segments de la construction et de la rénovation apportent leur lot de surprises. Le logement neuf fait moins bien que prévu surtout le collectif, tandis que sur la maison individuelle, l’effet RE 2020 qui avait dopé les chantiers commence à s’essouffler, tant sur les programmes groupés que sur le diffus. En revanche, les travaux de rénovation maintiennent encore leur dynamique, avec près de +2 %, tirés par la rénovation énergétique qui s’établit à +5,1 % dans le logement. 

Lever les freins à plus de croissance

Au-delà des tensions et incertitudes économiques liées à la situation internationale, Olivier Salleron pointe deux autres facteurs qui empêchent une plus forte croissance du secteur. Parmi ceux-ci, l’emploi qui, malgré des chiffres encore en progression, reste une question clé :  4 entreprises interrogées sur 5 déclarent rencontrer des difficultés à recruter. 
Deuxième point noir, la crise des matériaux, renforcée par la flambée des prix des énergies, qui pousse des industriels à fermer des chaînes de production sur les secteurs des produits aluminium, zinc, acier, tuiles et produits verriers. « Difficultés d’approvisionnement et craintes de pénuries réapparaissent, sans même évoquer l’impact sur les prix de ces matériaux », déplore Olivier Salleron. Et pourtant, la filière du Bâtiment constitue une filière d’espoir en ayant entre ces mains des réponses à plusieurs enjeux : des réponses à l’emploi, à la décarbonation, à l’aménagement des territoires…encore faut-il lui donner les moyens et une visibilité à plus long terme.

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Graphe activité Bâtiment

Besoin de concertation

Le président de la FFB réaffirme ainsi les attentes de la fédération vis-à-vis des prochaines Assises du Bâtiment. « En tout état de cause, nous demandons avec force que la plénière des Assises du 22 septembre prochain soit considérée comme une nouvelle étape vers la constitution d’un véritable“ conseil national de la construction” et non comme une fin. De fait, les crises qui se succèdent depuis 2020 illustrent clairement le besoin d’une meilleure coordination au sein de la filière et d’une meilleure concertation avec le gouvernement. » Pour sauver le Bâtiment, la fédération place son programme d’actions sous le double signe de « l'ambition » et de « l'audace ». 

Marie-Laure Barriera
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