Le Bâtiment améliore son bilan énergétique et environnemental

Afin de livrer une analyse exhaustive, les indicateurs pris en compte dans le dernier Baromètre de l'immobilier durable, englobent : la consommation énergétique finale et primaire des bâtiments, les émissions de GES, la consommation d’eau (et la production de déchets. L’étude couvre également la plupart des typologies de bâtiment : bureaux, centres commerciaux, hôtels, logistique, santé, résidentiel collectif. 
Les résultats de l’analyse, qui couvre les années 2022 et 2023, mettent en lumière des évolutions notables en matière de consommation énergétique. La tendance est à la baisse mais avec encore de nombreux défis, selon les bâtiments. 
 

La consommation énergétique des bureaux a reculé de 7,1 % en un an. Cette baisse s’inscrit dans la continuité des tendances observées depuis 2021, largement influencées par la généralisation du télétravail. La dynamique actuelle aligne le secteur tertiaire sur les objectifs du décret visant une réduction de 40 % d’ici à 2030 (par rapport à la période de référence 2010-2019), à condition que les efforts de sobriété énergétique se maintiennent.
Malgré une pression accrue sur les établissements de santé, les efforts d’optimisation ont permis de réduire la consommation énergétique de 4,3 %. Cette tendance se vérifie aussi bien dans les Ehpad, où l’utilisation des bâtiments est restée stable, que dans les hôpitaux et cliniques, dont l’activité a pourtant augmenté. Une nouveauté du BPE 2024 réside dans la publication d’indicateurs comparant la performance énergétique des maisons de retraite à travers plusieurs pays européens.
 

Avec une fréquentation revenue à son niveau d’avant la crise sanitaire, les hôtels ont enregistré une diminution notable de leur consommation énergétique de 6,1 %. L’étude met également en évidence un fort potentiel d’économies dans les établissements les plus luxueux, où les consommations restent plus élevées en raison d’exigences de confort et de services plus énergivores.
 

Alors que la fréquentation des centres commerciaux a légèrement progressé de 2 % entre 2022 et 2023, leur consommation énergétique a chuté de 13,5 %. Cette amélioration témoigne des actions mises en place pour optimiser l’efficacité énergétique des infrastructures. Toutefois, la collecte des données de consommation des espaces locatifs privés, notamment les boutiques, demeure un enjeu à résoudre pour affiner le suivi et renforcer les stratégies de réduction des consommations.
Les entrepôts logistiques à température ambiante ont affiché une baisse de consommation de 8 %, tandis que les infrastructures frigorifiques ont connu une stabilisation. Globalement, le secteur enregistre une réduction de 7,6 % de sa consommation énergétique. Pour la première fois, le BPE distingue désormais les performances énergétiques selon le type d’entrepôt, offrant une meilleure compréhension des leviers d’action.
 

Dans le secteur résidentiel collectif, la baisse de la consommation énergétique est plus mesurée, avec une réduction de 2,1 %. Cette évolution est principalement attribuable à l’amélioration du mix énergétique plutôt qu’à une réelle diminution des consommations. Depuis 2018, la baisse des émissions de ce secteur découle en grande partie du verdissement des sources d’énergie utilisées.

Si les tendances générales montrent des avancées significatives, la pérennisation de ces baisses nécessitera un maintien des efforts et des investissements en matière d’efficacité énergétique. L’enjeu de la collecte et du suivi des données demeure crucial, notamment dans les centres commerciaux et les bâtiments locatifs. Le respect des objectifs du décret tertiaire et des engagements environnementaux impose une vigilance continue pour garantir une transition énergétique efficace et durable.