Bois énergie et rénovation, les deux moteurs de Poujoulat

Grégoire Noble
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Poujoulat conduit cheminée

L’année 2022-2023 a été exceptionnelle pour Poujoulat, avec un chiffre d’affaires qui dépasse désormais les 400 M€ (+33 %). Avec la chute du marché du neuf, l’entreprise s’appuiera davantage sur les activités de rénovation (notamment en copropriété) et de bois énergie. Les détails avec Frédéric Coirier, à la tête du groupe depuis 2002.

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Le groupe Poujoulat est en pleine réussite. Son chiffre d’affaires 2022-2023 (en exercice décalé au 1er avril) a fortement progressé, gagnant 100 M€ en un an, pour franchir la barre des 400 M€ ! Un CA réparti à 60 % entre les conduits de cheminée (activité historique) et les produits design en acier et 40 % pour le bois énergie (marques Woodstock et Crépito). Des résultats qui dépassent les prévisions initiales et qui démontrent l’excellente santé du groupe, qui a été capable d’investir 75 M€ entre 2021 et 2023 (dont 60 M€ en France) pour augmenter ses capacités de production et créer de nouveaux sites.

Le bois énergie a ainsi bénéficié des capacités d’une unité flambant neuve, en Haute-Saône, Bois Factory 70, hautement automatisée. Poujoulat produit en tout 380 000 tonnes de granulés et 35 000 stères de bûches. « Cette activité a été doublée en 3 ans », précise Frédéric Coirier, à la tête de l’entreprise depuis plus de 20 ans. Toutefois, « l’exercice 2023-2024 marquera [le] retour à une consommation normale, répondant à la saisonnalité de nos métiers ». Le premier semestre de l’année a en effet montré une croissance plus raisonnable, à +4 %, en raison de la crise du logement neuf (dont les effets ne se feront pleinement sentir qu’en 2024) et d’un retour à la normale des prix. Ce qui fait dire au dirigeant que « 2023 sera une année de transition pour Poujoulat, qui poursuivra son plan d’investissements » et mènera éventuellement des opérations de croissance externe.

300 M€ en 2022, 400 M€ en 2023 et 600 M€ en 2027 ?

Concernant l’activité de conduits de cheminée, Poujoulat précise être finalement peu exposé à la chute du marché neuf et réaliser 85 % de son activité en rénovation où les besoins sont très importants. La société revendique ainsi 50 % du marché français et 20 % du marché européen, soit plus de 20 000 clients et un large réseau de partenaires. La rénovation, pour l’entreprise, consiste à proposer des solutions techniques permettant d’installer des technologies récentes dans les appartements (ballons thermodynamiques, chaudières à condensation, cogénération), afin de décarboner le bâti ancien. Poujoulat estime que le parc de chaudières à gaz à remplacer est de 6 millions de machines, ce qui permettrait de diminuer de 25 à 30 % les consommations liées au bâtiment. « Cette modernisation des chaudières au gaz se ferait en attendant de développer les EnR électriques et le biogaz », ajoute, sûr de lui, Frédéric Coirier, qui est également vice-président du Syndicat des énergies renouvelables. Dès lors, son ambition d’atteindre les 600 M€ lors de l’exercice 2026-2027 n’apparaît pas hors de portée.

Grégoire Noble
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