Chiffre d'affaires et trésorerie : le 1er trimestre met les TPE sous tension

Publié le 24/04/2025 à 15h46

, mis à jour le 24/04/2025 à 16h44

Le niveau d'inquiétude chez les dirigeants de petites entreprises augmente sur ce début d'année. C'est ce que montre l'étude publiée par le Syndicat des Indépendants et des TPE (SDI)*. Le focus réalisé sur les dirigeants du BTP montre que le secteur n'échappe pas à cette montée du pessimisme, pour plusieurs raisons.

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L’horizon reste sombre pour les dirigeants de très petites entreprises, tous secteurs confondus et pour ceux du BTP en particulier. À l’issue du premier trimestre 2025, 87% des chefs d’entreprise du secteur ont un état d’esprit négatif (déprimés, en colère, désabusés).

Un chiffre en forte hausse par rapport à la fin 2024. Inquiets pour l’avenir, ils pointent du doigt une conjoncture économique morose : 46% enregistrent une baisse de chiffre d’affaires (69% tous secteurs confondus), et une majorité observe une diminution du panier moyen de leurs clients. Une situation aggravée par un contexte politique instable et une géopolitique anxiogène (Ukraine, Moyen-Orient, droits de douane).

(*)chiffres clés BTP issus de l’enquête menée fin mars 2025 auprès de 1748 dirigeants :

Des trésoreries à rude épreuve

Les difficultés financières s'accumulent. 55 % des TPE rencontrent des problèmes de trésorerie, notamment à cause des hausses tarifaires imposées par leurs fournisseurs (59% tous secteurs).

Niveau moyen des augmentations imposées par vos fournisseurs depuis le 1er janvier

Ces hausses sont difficiles à répercuter sans perdre de clientèle tandis que parallèlement, les délais de paiement s’allongent.

Des motifs d'anxiété commun à tous les secteurs

Pour l'ensemble des TPE et des indépendants, si les crédits d’investissement sont mieux acceptés, l’accès au crédit de trésorerie continue de se restreindre (70 % d’acceptation). Le remboursement du Prêt garanti par l’État (PGE) pèse lourd : 69 % des TPE l’ont entièrement consommé, et 40 % rencontrent des difficultés à le rembourser. Pourtant, peu osent demander un étalement des échéances, souvent par autocensure.

Enfin, 92 % des TPE en recrutement peinent à trouver du personnel, freinées par le coût du travail et un contexte économique incertain. La facture électronique, attendue pour 2026-2027, inquiète également : 45 % ne sont pas prêts, et 85 % en ignorent le coût. Côté retraite, les dirigeants sont conscients des règles communes avec les salariés et soutiennent majoritairement (68 %) un système de capitalisation.