Défaillances d'entreprises : une “marée haute” mais pas de tsunami

Marie-Laure Barriera
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Courbe électrocardigramme

Le nombre de défaillances d'entreprises augmentent. Simple effet de normalisation après la fin du soutien des pouvoirs publics ou premiers signaux d'alerte d'une crise plus importante ? L'observatoire de BPCE livre son analyse. 

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Pour BPCE L’Observatoire, 2023 a marqué un tournant économique majeur pour les entreprises, avec la hausse des taux d’intérêt, l’inflation poursuivie et le ralentissement de l’économie. La France a évité la récession (+0,9 % de croissance) mais les défaillances d’entreprises ont fortement augmenté. Au 1er trimestre de 2024, on en dénombrait 16 800 (+15 % par rapport à la période pré-Covid), soit 59 000 en tout sur 12 mois (+12 %). 

« Cette évolution s’apparente donc à une normalisation qui peut apparaître rassurante en première lecture mais qui dissimule plusieurs signaux d’alerte » selon Alain Tourdjman (directeur des études économiques BPCE). Plus de 1 400 PME et ETI sont entrées en défaillance dernièrement, et plus de 5 000 au cours de l’année écoulée. « Nous estimons qu’environ 70 % des défaillances évitées pendant le Covid se sont manifestées ».

 Le rattrapage serait donc en cours, surtout pour les TPE (+26 %), et moins pour les micro-entreprises (+7 %). L’impact économique des défaillances est important avec 240 000 emplois menacés, dont 62 000 sur le seul 1er trimestre 2024. Certains territoires se montrent plus vulnérables (Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes et Rhône-Alpes) que d’autres (Lorraine, Limousin, Corse). La fragilisation du secteur immobilier et construction a impacté les métiers techniques : électricité, plomberie, isolation. Selon BPCE L’Observatoire, les défaillances devraient augmenter de +10 % en 2024, tendance qui se poursuivrait au moins jusqu’à la mi-2025 (62 000 événements). G. N.
 

Marie-Laure Barriera
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