La FFB s’inquiète pour… fin 2024-début 2025
Selon la FFB, l’activité en 2023 devrait légèrement régresser par rapport à son niveau de 2022, avant de poursuivre sa décrue en 2024, si rien n’était fait pour enrayer le phénomène. Le niveau d’emploi pourrait suivre la même tendance et repasser sous la barre des 1,3 million de compagnons en 2025.
« Ça y est ! Nous entrons dans une crise supplémentaire », annonce encore une fois Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB). Selon ses mots, 100 000 emplois seraient en danger… mais en 2025. Le responsable de la fédération, réélu le 17 mars dernier pour un 2e mandat de 3 ans, s’appuie sur différentes projections en prolongeant les courbes au-delà de 2023. Il martèle : « En glissement annuel sur 3 mois à fin février, les mises en chantier se replient (-1,1 %) dont -8,6 % dans l’individuel. Les permis de construire s’effondrent de -27 % (…) Les perspectives sont très mal orientées depuis janvier, avec une hausse des annulations de ventes, liée au marché du crédit. Sans changements, cette tendance se poursuivra en 2023 avec une stabilisation à un niveau bas en 2024 ». Le nombre de logements construit pourrait donc rapidement repasser sous les 300 000 et descendre à des niveaux comparables à ce qu’ils étaient au début des années 1990, aux alentours de 275 000 unités.
La rénovation va continuer à progresser dans les années qui viennent
L’activité se trouve donc plutôt portée par l’amélioration-entretien des biens existants. Elle continue de progresser avec +2,1 % sur l’ensemble de 2021, connaissant un léger tassement de sa dynamique en fin d’année. Le segment particulier de la rénovation énergétique affiche un petit +1,8 % et la FFB déplore que « les perspectives pour le début 2023 restent en-deçà de leur moyenne de long terme ». Malgré tout, en se projetant dans l’avenir, Olivier Salleron note que ce marché poursuivra sa croissance à un rythme annuel de +2 %, au moins jusqu’en 2025, si tous les dispositifs d’aide actuels devaient être maintenus tels quels.
Les traces de la crise de l'énergie
Côté prix des matériaux, la FFB signale « la fin de l’accalmie », malgré une baisse rapide sur les aciers ou l’aluminium – qui avaient flambé entre fin 2020 et mi-2022 – la crise de l’énergie laisse des traces. Tous les produits nécessitant des fours (verre plat, ciment, terre cuite, céramique…) voient leurs coûts s’envoler. Le BPE par exemple, connaît une augmentation de +17 % sur les deux premiers mois de l’année. « Les index BT, représentatifs des coûts du bâtiment, se redressent donc à nouveau. Et cela perdurera du fait des revalorisations salariales dans le [secteur] ». En effet, et c’est une bonne nouvelle, les salaires dans le Bâtiment ont été revalorisés en 2022, passant d’un indice 115 au début de l’année, à 121 en fin d’année.