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Le Fonds Chaleur est à fond !

Grégoire Noble
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usine géothermique Bouillante Guadeloupe

Créé en 2009 et géré par l’Ademe, le Fonds Chaleur est un outil indispensable pour le développement de la chaleur et du froid décarbonés, qu’il s’agisse de géothermie, de solaire thermique, de bioénergies ou de récupération de chaleur fatale. Risque-t-il la surchauffe face à un nombre toujours croissant de demandes ?

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La chaleur est primordiale dans le mix énergétique français (50 % de la consommation totale), utile dans le chauffage résidentiel comme dans les process industriels ou l’agriculture. Sa transition vers des sources décarbonées est donc essentielle pour parvenir à la neutralité nationale voulue pour 2050. Aujourd’hui, un peu moins de 23 % de cette chaleur est d’origine renouvelable, proportion qui doit grimper à 38 % en 2030, notamment avec le soutien financier du Fonds Chaleur de l’Ademe.

Six familles de solutions sont soutenues à ce jour – la biomasse et le biogaz, la géothermie, le solaire thermique et les énergies de récupération – qu’elles soient couplées ou pas à des réseaux urbains de distribution. Depuis son lancement en 2009, plus de 6 500 entreprises et collectivités ont ainsi été aidées, parfois jusqu’à 65 % du coût de l’installation, représentant d’importantes économies d’énergie (en moyenne plus de 20 %) et une diminution des émissions de CO2. Autres bénéfices, une amélioration de la compétitivité des projets, qui permet de renforcer la position des sites face à la concurrence, une contribution au développement des activités locales et un affranchissement des cours fluctuants du pétrole et du gaz.

Durant la période 2009-2020, le Fonds a distribué 2,6 Mrds € et généré un effet levier important, puisque les travaux ont représenté un montant total de 9,4 Mrds €. Pour chaque euro investi dans le Fonds, ce sont donc 3,6 qui sont finalement dépensés. L’efficacité du dispositif a d’ailleurs été reconnue par la d’habitude sévère Cours des Comptes. L’Ademe rappelle qu’elle organise très régulièrement des appels à projets nationaux (pour les grandes installations solaires thermiques ou pour la biomasse notamment) et régionaux, afin de soutenir les initiatives les plus pertinentes, partout sur le territoire.

Un Fonds victime de son succès

Les associations professionnelles de promotion de la chaleur renouvelable (AFPG, Amorce, ATEE, CIBE, Enerplan, Fedene, SER et Via Seva) ont adressé une lettre commune à Elisabeth Borne afin de demander la réévaluation à la hausse du budget de l’Ademe, afin de le porter à 750 M€ en 2023 puis 1 Mrd€ en 2024, soit près du double du budget actuel. Un montant jugé trop faible par les acteurs du secteur : « Ne pas augmenter le Fonds Chaleur en 2023 entravera le lancement de projets déjà prêts, réduira le nombre de futurs projets et ralentira irrémédiablement la décarbonation de la chaleur. Sans revalorisation, les objectifs de la loi de Transition énergétique pour la croissance verte ne seront pas tenus ».

Grégoire Noble
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