L’hydrogène peut-il venir épauler la mobilité électrique ?
La question de la mobilité durable et des zones à faibles émissions amène l'hydrogène (H2) au centre de l'actualité. Plus pratique que le 100 % électrique, ce vecteur énergétique n'émet que de la vapeur d'eau sans aucun polluant. Il se transporte aisément dans des réservoirs sous pression et ménage à la fois la capacité d'emport des véhicules utilitaires et leur autonomie. Mais quelles sont ses limites ?
En janvier 2023, le géant de l’automobile Stellantis présentait ses véhicules utilitaires à hydrogène Peugeot e-Expert et Citroën e-Jumpy sur le forum HyVolution. Un an plus tard, une offre pro se structure autour de ces fourgons hybrides, mus par une pile à combustible et une (petite) batterie. Watèa by Michelin notamment, propose en région Auvergne-Rhône-Alpes, une offre de financement et de services digitaux pour ces utilitaires qui présentent des avantages face aux électriques.
La pile à combustible par exemple, présente une consommation réduite : avec 1 kg d’hydrogène, elle est capable de fournir 15 kWh de courant. Or un véhicule consomme entre 20 et 30 kWh pour couvrir 100 km. Un réservoir de 4,4 kg, couplé à une petite batterie électrique de seulement 10,5 kWh, porte donc l’autonomie à plus de 400 km avec un moteur d’une puissance tout à fait respectable de 100 kW (soit environ 134 chevaux). Côté confort de conduite, l’expérience est agréable puisque la motorisation électrique amène un couple important (260 Nm), utile pour tracter des charges. Le Peugeot e-Expert HK0, qui existe en versions 5 et 6 m3, dispose d’une charge utile de 1 tonne et d’une capacité de remorquage équivalente. « Il présente donc les mêmes capacités qu’un véhicule utilitaire thermique classique, sans aucune perte de volume utile », argumente Watèa. D’autant que l’avantage principal est celui de la recharge rapide : un plein d’hydrogène se fait en quelques minutes à la pompe (entre 3 et 5 minutes), là où une recharge complète d’un véhicule purement électrique se compte en heure.
Reste la question de la disponibilité de ces pompes H2. Là encore, Watèa avance une solution : grâce à son application spéciale, dédiée au chauffeur de véhicule hybride hydrogène, il est possible de localiser les stations les plus proches, de recevoir une alerte si le niveau de carburant descend trop et de calculer la distance franchissable en fonction de la quantité restante dans les réservoirs. L’application estime également le temps de recharge électrique nécessaire si le véhicule ne parvenait pas à atteindre une pompe hydrogène à temps, les bornes de recharge électriques étant pour l’heure plus répandues. Les véhicules hydrogène semblent ainsi ne présenter que des avantages, avec des émissions limitées à de la vapeur d’eau et des caractéristiques plus qu’intéressantes pour une activité professionnelle. Subsistent toutefois quelques interrogations : la durée de vie de la pile à combustible est encore limitée à quelques années et le prix de son remplacement est encore prohibitif. Question prix justement, celle d’un plein d’hydrogène est également sensible : Watèa n’avance aucun montant puisque les tarifs varient d’une région à l’autre… Mais une facture de 10 à 15 €/kg d’hydrogène semble normale, d’où un plein compris entre 44 et 66 €. Moins économique qu’une charge purement électrique donc, mais bien plus rapide sans aucun doute.