Impact RE2020  : parlons coûts

Grégoire Noble
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Chantier logements

Les économistes de la construction (Untec) se sont penchés sur les surcoûts – réels ou supposés – de la nouvelle réglementation environnementale des bâtiments, entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2022. Ils ont notamment évalué les impacts techniques dont le gain demandé sur le Bbio par rapport à la réglementation précédente (RT2012) qui « suppose de renforcer la compacité des bâtiments, de renforcer l’isolation thermique des parois et d’optimiser la surface des baies vitrées ».

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En parallèle, les maîtres d’ouvrages sont incités à recourir à davantage de matériaux biosourcés. Ce sont donc principalement les superstructures des bâtiments qui seront concernées. À partir de 2025, l’abaissement du seuil de l’indicateur carbone va venir modifier les modes de chauffage cette fois, en imposant une diminution des sources fossiles. Ce seront donc les équipements organiques des édifices qui subiront les plus grosses évolutions.

Le renforcement progressif de ces exigences viendra modifier le coût des différentes fonctions d’ouvrage. Cependant, l’Untec estime que le remplacement des isolants verticaux par un matériau biosourcé ne fera augmenter l’addition que de +1 %, tandis que le renforcement du Coefficient d’énergie primaire (-20 %) n’aura pas d’incidence économique. En revanche, le renforcement du Bbio (-30 %) sera plus sensible : +3 % en logement collectif et +5 % en maison individuelle. À compter de 2025, il faudra également tabler sur un surcoût de +1 % avec l’évolution du mode de chauffage, chiffre qui se retrouve tous les 3 ans avec l’élévation régulière des seuils. Le surcoût en 2022 de la nouvelle RE2020 est donc évalué à +7 % par l’Untec, un chiffre légèrement supérieur aux estimations du Cerema qui l’envisageait à +4,5 %. Mais à un horizon plus lointain, les deux hypothèses divergent : les économistes de la construction prévoient que l’augmentation des coûts de construction sera moins importante que ce qu’envisage le Cerema au-delà de 2026. In fine, le coût de construction pour 1 m² de logement collectif pourrait varier entre 1 517 et 1 647 €, selon l’hypothèse retenue (soit un écart non négligeable de 8,5 % entre le scénario le plus optimiste et le plus pessimiste).

Grégoire Noble
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