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Logement : que souhaitent réellement les Français, jeunes et moins jeunes ?

Grégoire Noble
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Pour les 50 ans de l’association Qualitel, une édition spéciale du Baromètre a été publiée, mettant en perspective la qualité perçue des logements et les attentes de leurs occupants, selon leur génération. Recherche d’espace, envies d’extérieurs, besoins d’adaptabilité… retrouvez tous les moteurs des investissements immobiliers et des déménagements des Français.

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Le logement est une question centrale pour les Français. De la difficulté de se loger lorsqu’on est étudiant fauché, à celle de trouver une habitation adaptée pour ses vieux jours, en passant par l’évolution des modes de vie (vous avez dit familles recomposées et télétravail ?), les moteurs d’un changement d’adresse sont très nombreux. Mais également très partagés parmi la population. C’est ce que révèle la 8e édition du Baromètre Qualitel, porté par l’association du même nom, (créée en 1974 à l’instigation du secrétaire d’État au Logement de l’époque, Christian Bonnet), dont l’enquête a été confiée à Ipsos (*).

Evolution des logements d'hier à aujourd'hui...

Premier enseignement de ce sondage : les Français occupent en moyenne un peu plus de 6 logements au cours de leur vie. Maison familiale, logement étudiant parfois en colocation, premier appartement indépendant, emménagement avec son/sa partenaire, arrivée du ou des enfants, mutation professionnelle ou retraite au soleil… le compte y est ! La question de trouver un habitat convenable et satisfaisant est donc régulièrement au cœur de nos préoccupations. Les problèmes majeurs rencontrés pour toutes les générations : un manque de surface et des soucis de bruit. Quelques regrets aussi, la disparition des concierges et gardiens d’immeubles, l’absence de cave ou de cellier, et… la porte des WC donnant directement sur une pièce de vie soulignant le besoin d’une pièce de distribution. Voilà pour les soucis.

D’un autre côté, les Français ont bien constaté, grâce aux réglementations successives et au travail d’associations comme Qualitel, l’AQC ou le CSTB, que la qualité des logements était croissante. Il n’y a qu’à remarquer la généralisation du double vitrage et de l’isolation thermique sur les dernières 50 années – des solutions qui règlent les problèmes d’inconfort et de nuisance sonore tout en générant des économies énergétiques – pour s’en rendre compte. Les personnes interrogées sont donc plutôt satisfaites de la qualité de leur habitation : le « Qualiscore » (indice composite rassemblant 17 critères) s’établit à 6,9 dans la population. Et plus on est âgé, plus on est content de la situation : ce Qualiscore est plus faible chez les jeunes (6,4) et plus élevé chez les retraités (7,4), et ne fait que progresser au fil de la vie (et des déménagements successifs ou de l’augmentation des capacités financières ?). Bonne nouvelle pour Qualitel, les personnes qui résident dans des logements certifiés accordent une meilleure note (7,2 voire 7,6 pour ceux qui sont dans des habitations de moins de 10 ans).

Les Français disent également accorder une grande importance à « se sentir bien et en sécurité chez eux », quitte à rogner sur d’autres budgets (loisirs, vacances). Les déménagements mènent en général vers des habitats plus grands et qui donnent accès à des espaces extérieurs. Brice Teinturier (directeur général délégué d’Ipsos) y voit un effet Covid. Devenir propriétaire reste un objectif majeur des actifs (25-49 ans) avec plus de 8 personnes sur 10 qui souhaitent acquérir leur logement, « ce qui donne un sentiment de protection pour des raisons financières et patrimoniales ». La pierre c’est la solidité et la stabilité. Mais cela peut aussi être une prison. L’enquête révèle que ceux qui sont locataires se sentent plus libres, plus mobiles et moins concernés par la gestion de problèmes lourds comme des travaux.

… mais le logement de demain alors ?

Pour le foyer du futur, les Français imaginent plus de domotique, des aspects d’écoresponsabilité ou d’architecture bioclimatique, et des besoins liés à l’accessibilité et l’adaptabilité aux PMR. Les plus jeunes (18-24 ans) « s’attendent à un impact réel des effets climatiques sur le logement », souligne Brice Teinturier. Ils s’attendent donc à devoir effectuer des travaux en ce sens, ou à déménager vers des logements plus économes et résilients aux aléas. La question du maintien à domicile sera importante : les personnes âgées ont tendance à vouloir rester dans leur logement. D’où des aménagements nécessaires, surtout dans les logements anciens : une chambre et une salle de bain devront être situées en rez-de-chaussée pour éviter de pénibles montées-descentes, des barres d’appui devront être posées ainsi que potentiellement des rampes d’accès. De façon classique, les baignoires devront être remplacées par des douches sans ressaut. Autres critères pour les seniors : disposer de capacités de soin à proximité et ne pas trop s’éloigner de ses proches (famille et amis). Les critères de sécurité et de calme sont moins primordiaux.

Interrogés sur l’avenir, les plus jeunes se montrent moins optimistes que leurs parents et grands-parents sur leur capacité à devenir propriétaires et sur la possibilité d’accéder à ce rêve transgénérationnel qu’est le pavillon avec jardin. Car pour les 18-24 ans, le logement idéal reste une maison à la campagne mais neuve… Les enjeux d’artificialisation des sols et de rénovation de biens déjà existants n’ont pas encore totalement infusé dans la société.

(*) Méthodologie : le sondage Ipsos a été mené auprès de 4 200 personnes de la France entière, classées par tranches d’âge en groupes de 800 à 1 000 personnes pour rester représentatifs.

Grégoire Noble
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