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Les préconisations de l'Ademe pour accélérer les rénovations énergétiques performantes

Rose Colombel
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Rénovation énergétique

Le rythme de rénovations énergétiques est à ce jour insuffisant pour atteindre l'objectif de neutralité carbone à 2050. Dans un contexte de ralentissement des travaux engagés, l'Ademe publie un nouvel avis d'expert. Comment accélérer la cadence ? Qu'est-ce qu'une rénovation performante ? Eléments de réponse. 

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Pour atteindre l’objectif de neutralité carbone, 80 % à 90 % des logements devraient être classés A et B au titre du Diagnostic de performance énergétique (DPE) d’ici à 2050, contre seulement 6 % en 2024, pointe l’Ademe dans une récente analyse. Afin d’accélérer, l’Agence de la transition écologique recommande le développement de la garantie de performance, le déploiement d’un accompagnement des ménages, la poursuite des efforts de formation, le renforcement du contrôle de qualité des travaux (notamment dans le cadre du dispositif RGE) et l’adaptation de l’offre de financement. 

En termes de ressources humaines, le besoin en main d’œuvre s’établit entre 170 000 et 250 000 Equivalents Temps Plein (ETP), rappelle l’Ademe. Du côté des investissements (émanant à la fois des pouvoirs publics et des propriétaires), elle estime nécessaire de les réallouer à de la rénovation performante et de les doubler pour atteindre d’ici à 2030, un niveau annuel entre 38,4 et 43,4 mds€, contre 19,8 mds€ évalués par l’Institut de l'Économie pour le Climat (I4CE). 

Vite ! Des rénovations d'ampleur performantes

Dans son avis d’expert, l’Ademe appelle également à plus de performance. Si le remplacement d’un équipement de chauffage fossile par un système alimenté par des énergies renouvelables « ou moins carbonées » offre  « un bon retour sur investissement carbone », elle estime que le traitement de l’enveloppe du bâtiment « est le geste le plus économe en carbone » sur une durée de vie de 50 ans. L’isolation reste le geste de travaux à engager prioritairement, des travaux qu’il est possible de réaliser en plusieurs fois, bien que l'Ademe conseille « de se limiter à 3 étapes,  planifiées et orchestrées dès le départ dans le cadre d’une feuille de route complète ». 

« La rénovation performante requiert des travaux d’ampleur, elle est donc l’opportunité de mutualiser les coûts en embarquant d’autres enjeux liés à la pérennité du bâti, la dimension patrimoniale, la santé et sécurité des occupants ou d’autres enjeux environnementaux  ». L'Ademe estime que « l’adaptation au changement climatique (et notamment le confort d’été) doit dès maintenant être embarquée lors des rénovations ». 

Les diagnostics des logements doivent s’ouvrir à des sujets plus larges. 

Une attention particulièrement doit être portée au bâti ancien et/ou patrimonial qui représente environ 11 millions de logements, soit un tiers du parc français, et ce, afin de  « garantir la pérennité du bâti et sa qualité architecturale, ce qui implique une formation adéquate des concepteurs et entreprises de travaux et l’utilisation de matériaux adaptés ». Enfin, l’Ademe préconise un recours « massif » des énergies renouvelables les plus performantes (solaire, géothermie) ainsi qu’aux réseaux de chaleur décarbonés. Bien sûr, chaque projet doit être étudié au cas par cas.

« Les besoins existent à tous les niveaux de la filière : le développement de ce marché constitue une opportunité majeure de relai de croissance pour les acteurs de la construction neuve », conclut l'Ademe. 

Rose Colombel
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