Activité Bâtiment : un début compliqué mais tout n'est (peut-être) pas perdu pour 2024
Les résultats du 1er trimestre, publiés par la Capeb, confirment les craintes exprimées par la filière : la construction neuve reste bien mal orientée tandis que l’entretien-amélioration enregistre sa première diminution en glissement annuel ce trimestre avec -0,5 %, après trois trimestres consécutifs de stagnation. Pas de surprise, mais les récentes simplifications et annonces portent un espoir de relance.
Au global, sur les trois premiers mois de l’année, l’activité des artisans recule de 1,5% en volume par rapport au 1er trimestre 2023, dans la lignée des résultats de la fin 2023. La dernière étude publiée par la Capeb ne favorise pas l’optimisme, d’autant que les carnets de commandes à 74 jours de travail à venir en moyenne, ont perdu 13 jours par rapport à la même période 2023, et 1 jour sur les trois mois précédents.
Mais ce qui inquiète le plus la confédération vient de la situation en entretien-amélioration. Le ralentissement de ces derniers mois fait place à un retrait lié à plusieurs facteurs plus généraux. La Capeb explique : « La demande de travaux demeure contrainte, et impactée négativement par les tensions sur le marché immobilier. Le nombre de ventes de logements anciens cumulées sur 12 mois continue de diminuer depuis août 2021. Le niveau de janvier 2024 est ainsi inférieur de 22 % à celui de janvier 2023, tandis que les montants des crédits à l’habitat accordés au 3e trimestre 2023 (qui sont à plus de 80 % destinés à l’achat de logements anciens) sont toujours en recul en glissement annuel. »
L’ensemble des corps de métiers est touché par cette baisse des volumes d’activité. Seules un peu moins impactées, les entreprises de Couverture-Plomberie-Chauffage (-0,5 point).
Sur le segment précis de la rénovation énergétique, le tort revient sans doute à la réforme de MaPrimeRénov, entrée en vigueur au 1er janvier 2024 qui priorisait les rénovations globales. « Jugées inadaptés aux réalités de terrain », elles restent inscrites dans les ambitions du gouvernement, mais celui-ci a réintroduit depuis, notamment les aides pour les travaux mono-geste. Il faudra toutefois du temps pour que la machine redémarre.
Du côté de la construction neuve les autorisations et les mises en chantier demeurent dans le rouge. Cumulées sur 12 mois, à février 2024, elles reculent respectivement de 21,8 % et 25,2 %. Conséquences directes : le solde d’opinions sur les carnets de commande pour la construction neuve ressort à -16 points contre -4 points pour l’entretien-amélioration.
En conclusion de cet état des lieux, la Capeb place ses espoirs dans les effets de la simplification des différents dispositifs d’accompagnement de la rénovation énergétique : MaPrimeRenov’, mais aussi RGE et plus récemment sur les GME (Groupement momentané d’entreprises). Pour Jean-Christophe Repon, ces mesures devraient permettre d’endiguer ce recul, mais il appelle quand même le gouvernement, tant sur la performance énergétique que sur l’adaptation et l’accessibilité des logements « à poursuivre la mise en œuvre de dispositifs qui donnent aux artisans la possibilité de répondre à ce potentiel colossal d’activité. »