Prévisions 2023 FFB : risque de gel sur le neuf, belles éclaircies en rénovation
Pour sa dernière note de conjoncture de l’année, la FFB dresse un bilan plus positif que prévu mais s’inquiète fortement pour 2023. Si fin novembre 2022, les carnets de commandes, à 7,2 mois en moyenne, laissent espérer un premier semestre encore soutenu, l’été pourrait être particulièrement difficile pour le logement neuf. Ce que montrent les prévisions de la fédération dans le détail par segment d’activité.
Les perspectives pour 2023 de la Fédération Française du Bâtiment, présentées par son président Olivier Salleron, confirment les nombreuses alertes déjà lancées tout au long de cette année. Elle table ainsi sur une chute de 21,3% des autorisations de logements neufs tant dans le collectif (-21,6%) que dans l’individuel (-20,9%). Qui viendrait après les -30 % des ventes des constructeurs de maisons individuelles et -15 % de celles des promoteurs.
Plusieurs facteurs conjugués
Le durcissement du règlement HSCF (Règlement intérieur Haut Conseil de Stabilité Financière), qui a réduit à la fois la durée des crédits et le taux d’endettement accepté, contribue largement à cette crise du logement neuf. Tandis que parallèlement les taux des crédit immobiliers ont augmenté, excluant quasiment du marché les primo-accédants. S’ajoutent également la stagnation des barèmes du PTZ et les surcoûts de la RE 2020, évalués à +8 à 10%.
« Depuis le 1er janvier 45% des prêts ont été refusés, dont des prêts qui étaient acceptés il y a deux ans ! », tempête Olivier Salleron qui espère que la rencontre prévue début janvier entre les banques et Olivier Klein débloquera la situation.
Sur le non résidentiel, tout n’est pas si sombre : la croissance du non résidentiel neuf ralentirait assez fortement en 2023, mais resterait à +1,7 % hors effet prix. Outre les bureaux (-0,3 %), seuls les locaux agricoles seraient en vrai repli (-12,8 %). Pour les autres segments, la FFB mise sur la croissance : commerces (+6,3 %) ; hébergements hôteliers (+4,3 %) ; bâtiments industriels et assimilés (+3,1 %) ; bâtiments administratifs (+1,6 %).
L'entretien-Amélioration, moteur de 2023 ?
Après une année 2022 très favorable à + 2,1 % à prix constants, et un retour au niveau de 2019, tiré par la rénovation énergétique à +2,1 % en volume (+2,8 % en non-résidentiel et +1,9% en logement, faut-il continuer à compter sur l’entretien-amélioration, dans ce contexte de perte de confiance et de difficultés économiques.
Oui, pour la FFB qui avance une dynamique de l’amélioration-entretien assez proche, à +2% en volume : non-résidentiel à +2,2 %, et +1,8 % pour le logement .
« La rénovation énergétique resterait le principal moteur de l’activité, avec une progression attendue de 2,6 % en volume », pronostique la Fédération grâce au logement qui ferait mieux qu’en 2022, avec +2,5%. Explications : « une petite hausse des crédits alloués au dispositif « MaPrimeRénov’ », dont le budget 2023 s’élèvera à près de 2,5 milliards d’euros ; une sortie de crise du marché des CEE ; une crise de l’énergie qui incitera de manière plus importante à la réalisation de travaux d’efficacité énergétique. » Moins bien lotis en revanche les travaux non énergétiques, à seulement +1,7 % (contre +2,2 % en 2022), car jugés moins prioritaires en cas d’arbitrage budgétaire.
Tout n'est pas joué
Cet exercice de prévisions de la FFB, avec son lot de bonnes et mauvaises nouvelles, dessine les contours d'une nouvelle année encore complexe à gérer pour les chefs d'entreprises. S'il semblerait que sur le front des pénuries, le calme revienne avec selon la fédération, des stocks globalement reconstitués, les prix, quant à eux, pourraient enregistrés de nouvelles vagues de hausses en début d'année.
C'est dans ce contexte, qu'Olivier Salleron se veut encore optimiste mais résolu dans ses demandes lorsqu'il déclare pour conclure : « Un autre scénario est possible, si le gouvernement prend la mesure de la crise qui s’annonce. Nous avons fait des propositions*. Il faut maintenant des mesures fortes et rapides, car relancer « le paquebot » du neuf prendra du temps ».
SCENARIO 2023
-
Activité bâtiment : +0,7 %
-
Logement neuf : -2,6 %)
-
Non résidentiel neuf : +1,7 %)
-
Amélioration-entretien : +2,0 %
-
Rénovation énergétique : +2,6 %