Immobilier : les acheteurs reviennent... mais la reprise reste inégale
Après deux années de repli, la demande repart sur le marché immobilier national. Selon PAP, le nombre d’acheteurs progresse de + 11,3 % en 2025. Une reprise encourageante mais très contrastée, portée surtout par les primo-accédants et concentrée sur quelques grandes villes.
La reprise se confirme. Après une période marquée par la hausse des taux et le blocage du crédit, les acheteurs reviennent progressivement sur le terrain.
Les primo-accédants jouent un rôle central dans ce rebond. Leur retour est lié à des prix légèrement assouplis dans plusieurs métropoles et à des conditions bancaires plus favorables.
De nombreux ménages en début de cycle résidentiel reprennent leur projet, souvent dicté par la nécessité d’agrandir le foyer, de se rapprocher d’un emploi ou de quitter une location devenue trop coûteuse.
Des hausses marquées dans les villes les plus accessibles
Les plus fortes progressions du nombre d’acheteurs se concentrent sur quatre grandes villes. Nantes (+19,5%), Montpellier (+17,1%), Marseille (+14,4%) et Lille (+13,4%) enregistrent une dynamique nettement supérieure à la moyenne nationale.
Ces marchés ont un point commun : des prix au mètre carré inférieurs à 3 700 €/m² et un cadre de vie attractif qui permet aux primo-accédants de se projeter. À Nantes, le prix atteint 3 610 €/m², en léger recul, ce qui attire de nouveaux ménages après deux années de baisse d’environ 11%. Cette amélioration place même la métropole en tête des hausses d’acheteurs sur un an.
La tendance est tout autre à Lyon et Bordeaux. Le nombre d’acheteurs recule de 5,6% à Lyon et de 2,4% à Bordeaux. Dans ces deux métropoles, les prix élevés ralentissent encore la reprise, malgré des hausses contenues. Les familles se tournent vers des solutions plus abordables dans les communes limitrophes, comme Villeurbanne près de Lyon ou Floirac, Bègles et Talence autour de Bordeaux. Ces secteurs deviennent des marchés de report prisés grâce à un meilleur rapport prix/surface et à l’amélioration des infrastructures.
Des trajectoires opposées selon les métropoles
Nice se distingue avec une hausse de 5,2%. La ville reste chère, autour de 4 800 €/m², mais l’absence d’alternatives moins coûteuses sur le littoral azuréen renforce son attractivité. Les ménages qui souhaitent acheter près de la mer se reportent naturellement vers Nice, où les prix sont finalement plus contenus que dans plusieurs communes voisines.
Paris retrouve aussi un peu de dynamisme avec +3,2%. La capitale bénéficie de la correction d’environ 10% enregistrée entre 2022 et 2024, même si son prix moyen de 9 611 €/m² limite encore la capacité d’achat. Le rebond y reste donc mesuré, porté surtout par une demande contrainte plutôt que par un vrai regain d’accessibilité.
Dans les autres grandes villes, la reprise est plus nuancée. Toulouse avance de 3,8% et conserve un marché solide avec un prix moyen de 3 315 €/m². Rennes reste quasi stable. Nantes et Lille affichent une légère baisse de prix mais demeurent attractives pour les primo-accédants. Les écarts de surface restent considérables entre métropoles. Avec un même budget, un ménage peut acheter 62 m² à Rennes contre 25 m² à Paris, ce qui illustre un pouvoir d’achat très différent selon les territoires.