Rénovation énergétique : la collaboration des entreprises, clé de la réussite ?

Le cabinet TBC Innovations a mené une enquête pour le compte de l’Observatoire des métiers du BTP pour analyser l’impact du développement de la demande en entretien-rénovation sur l’organisation des entreprises du bâtiment, les besoins en recrutement et les évolutions en termes de compétences.

L’étude menée auprès de 600 sociétés montrent que 35% des répondants « s’appuient sur des confrères » pour réaliser des chantiers de rénovation-entretien et d’adaptation des logements, une part qui atteint même 44% dans le cadre de travaux de rénovation énergétique.

Cette collaboration se traduit principalement par de la sous-traitance (85%). La co-traitance informelle est mobilisée par 15% des entreprises, 11% utilisent le groupement momentané d’entreprises conjointes sans clause de solidarité et 3% le groupement momentané d’entreprises solidaires.

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A noter que deux-tiers des sondés déclarent surtout mener des chantiers de rénovation par geste. Le tiers restant fait le plus souvent face à des projets de rénovation globale ou par bouquet de travaux. C’est d’ailleurs ce marché qui serait le plus enclin à progresser durant les prochaines années, avancent près de 50% des entreprises interrogées. Elles reconnaissent cependant que la coordination entre les différents corps de métiers n’est pas toujours évidente.

Cette tendance pourrait néanmoins s’inverser. Le 27 novembre 2023, à l'occasion de la Journée de l’Observatoire des métiers du BTP, Franck Le Nuellec, directeur marketing, développement et innovation, au CCCA-BTP, a évoqué les nouvelles générations. « Les jeunes fonctionnent en meute, ils ont cette envie de collaborer. La réussite passe par ce collectif (...), avec cet engagement commun vers la qualité et le résultat ». 
 

La collaboration permet très souvent d’être plus « efficace » sur les chantiers. Dans le cas de la sous-traitance ou de la co-traitance, c’est un moyen de « mutualiser temporairement les moyens financiers, matériels, économiques et les compétences des entreprises pour la bonne réalisation des chantiers », souligne l'étude.

Les entreprises déclarent ainsi collaborer pour avoir accès à des compétences complémentaires (59%), pour répondre à des problématiques de personnel (31%), par manque de temps (29%) ou pour pallier les fluctuations de leur activité (19%).

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Cette collaboration intervient à tout moment : 
•    En amont du chantier, principalement lors du phasage des travaux (65%) ;
•    Pendant le chantier, notamment pour gérer les aléas (84%) ;
•    A la livraison du chantier pour, entre autres, l’organisation des réserves (79%).

Si le « travailler ensemble » semble occuper une place importante dans le quotidien des entreprises du bâtiment, elles sont 40% à vouloir progresser sur des compétences techniques. Elles citent l’installation d’équipements fonctionnant aux énergies renouvelables ou encore le développement de solutions favorisant le réemploi. Une majorité d’entreprises estiment en effet que les nouvelles réglementations et technologies ainsi que certaines pratiques (éco-rénovation) et matériaux (bas carbone ou de réemploi) vont impacter leur activité. 

Dans son étude, l’Observatoire des métiers du BTP émet également des recommandations pour soutenir le développement des activités entretien-rénovation et rénovation énergétique. Au-delà de la montée en compétences des professionnels tant sur le plan technique que collaboratif, le développement des compétences via l’apprentissage et la transmission des savoir-faire est également préconisé.