[Emballages] Velux dit adieu au plastique
Dans le cadre de sa démarche bas carbone, le fabricant danois de fenêtres de toit a décidé de proscrire tout composant plastique pour protéger et emballer ses produits. Il revendique d’ores et déjà 90 % de packagings écoconçus et recyclables.
Alors que Bruxelles alourdit encore la législation en matière d’emballages plastiques à usage unique (voir encadré ci-dessous), l’emblématique marque a récemment dévoilé ses ambitions en la matière. Avec un calendrier qui, logiquement, se calle sur l’agenda du Paquet Économie défini par l’Union européenne et le choix d’« agir de manière massive » en supprimant tous les composants plastiques en polystyrène expansé (EPS) dans la fabrication des emballages.
D’ici à huit ans, le numéro un mondial sur le marché des fenêtres de toit a prévu que l’ensemble de ses packagings seront constitués d’un unique matériau « sans plastique et 100% recyclable » : un composant de substitution réalisé à base de papier dont les fibres de bois sont produites à partir de matières certifiées FSC (Forest Stewardship Council).
« Nous nous engageons à atteindre la neutralité carbone à vie d’ici à 2041 en capturant l’équivalent de cent ans d’émissions de CO2 et en réduisant notre empreinte carbone future. »
David Briggs, CEO du groupe Velux
L’industriel revendique actuellement un taux d’emballages vertueux de l’ordre de 90 %. Mais seuls sept modèles sont toutefois concernés par le dispositif. La mesure aurait déjà contribué à « réduire de 13 % l’empreinte carbone des emballages des produits du groupe ». Tant côté revendeurs qu’installateurs et clients finaux, les process d’élimination sont jugés « à la fois plus efficaces et moins coûteux ».
Selon le président de Velux France en poste depuis mars 2020, André Dot, « il s’agit d’une étape capitale vers la réalisation de notre objectif de développement durable consistant à “rendre nos emballages plus verts” ». Ce choix du “zéro EPS” fait partie des quinze axes du plan de transformation “It’s our Nature” que la maison-mère danoise VKR a engagé depuis 2020.
En parallèle, la marque qui dispose d’une unité de production de Feuquières-en-Vimeu, dans la Somme, annonce également vouloir « diminuer l’empreinte carbone de [ses] produits de 50 % d’ici à 2030 ». Et se fixe un objectif qu’elle juge « ambitieux » : viser la neutralité carbone « à vie » d’ici à son centième anniversaire en 2041. Ce qui correspondrait à capturer l’équivalent de son empreinte CO2 historique.
En optant pour des emballages zéro plastique, Velux affirme économiser « 900 tonnes de plastique par an ».
FOCUS • Le processus “zéro plastique” de Velux
• Le calendrier
Pour la première vague de transition, le groupe a couvert 90 % de ses fenêtres de toit manuelles et motorisées les plus vendues : c’est-à-dire les gammes GGL, GGU, GPL, GPU, GTL, GTU, GXL, GXU, GZL, GLL, GLU. Il amorce la deuxième vague qui concernera les raccords de tuiles les plus vendus.
• L’impact carbone
L’élimination de l’utilisation de plastique à usage unique dans les emballages a déjà permis de réduire l’empreinte carbone globale des packagings de fenêtres de toit d’environ 13 %. Le volume économisée représente environ 900 tonnes de plastique par an ; soit l’équivalent de 604 camions d’une capacité de 90 m3 chacun remplis d’EPS. Ces données concernent l’ensemble du groupe Velux et ont été calculées sur la base des chiffres de ventes sur l’année 2021. L’industriel ne fournit aucune donnée spécifique pour le marché français.
• L’impact prix chez les négoces Bâtiment
Velux confie qu’il n’y a pas eu de baisse de prix pour l’achat de ses produits spécifiquement lié à l’évolution de nos emballages. « Ce changement n’a pas d’impact sur le prix d’achat ou de vente de nos produits, indique-t-il. Pour nos clients, l’un des autres intérêts à avoir désormais un unique matériau composant l’emballage consiste à faciliter le tri et le recyclage de ces déchets. »
• À propos de l’expérimentation menée avec l’enseigne Asturienne
« L’expérimentation de recyclage sur le chantier de remplacement de 300 fenêtres en Corrèze contribue à la structuration de la filière qui va s’accélérer avec la mise en place de la REP », souligne simplement la direction de la communication de Velux France.
Décret 3R : des emballages plastiques ficelés
Selon la Stratégie nationale pour la réduction, le réemploi et le recyclage (dite “stratégie 3R”), le potentiel de réduction des emballages de transport rigides utilisés en logistique serait de l’ordre de 60 %. En s’appuyant sur le directive européenne SUP (pour “single-use plastics”) et la loi Agec (anti-gaspillage et économie circulaire), le législateur français a fixé un calendrier plutôt serré pour réduire le recours aux emballages plastiques à usage unique.
• Sur la période 2021-2025 → Baisse de -20 % dont environ la moitié grâce au réemploi et au recyclage. Repenser le business-model du secteur du recyclage.
• Sur la période 2025-2030 → Faire émerger des innovations en faveur du « juste emballage » à partir de matériaux biosourcés dont les fibres n’intègrent aucune pellicule plastique (EPS). Le réemploi doit devenir la norme notamment dans les filières BtoB.
• D’ici à 2040 au plus tard → Interdiction totale de mettre sur le marché les emballages plastiques à usage unique.
• Le 20 juillet 2022, la Commission européenne définira un cahier des charges strict relatif à la deuxième circulaire du Paquet Économie – en particulier, l’adoption d’un cadre politique pour les plastiques biosourcés, biodégradables et compostables.