[Protection des pieds] Delta Plus appuie plus fort sur le marché du BTP

Stéphane Vigliandi
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Delta Plus Group

En lançant une nouvelle collection de chaussures de sécurité baptisée “Construction”, le fabricant basé dans le Vaucluse confirme sa volonté d’étoffer son offre à destination des professionnels du BTP. Et poursuit sa politique de relocalisation industrielle.

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Si le fabricant français d’EPI a officialisé le rachat de Maspica mi-janvier 2022, les synergies avec son confrère italien spécialisés sur le marché des chaussures de sécurité, elles, sont déjà opérationnelles. Drainant 25 % de son chiffre d’affaires en 2021, la protection des pieds reste le premier marché du groupe Delta Plus.

« Maspica bénéficie d’une expertise forte sur le segment du chaussant haut de gamme. Sur ce dossier de croissance externe, notre groupe était en discussion depuis le printemps 2021. Cette reprise nous permet de consolider notre présence sur les marchés à valeur ajoutée », rappelle à cet égard Jérôme Couturier, le directeur général France de Delta Plus Group.

Tige bi-matière

Grâce à cette intégration, Sixton Peak – l’emblématique marque premium de Maspica – va désormais vivre aux côtés de la marque Delta Plus. Mais, en parallèle, le repreneur vient de lancer sa toute première collection de chaussures de sécurité qui a été codéveloppée avec Maspica.

« Baptisée “Construction”, il s’agit d’une collection outdoor complète pour le BTP avec trois plateformes déclinées en six modèles dont deux paires de bottes. La tige bi-matière comporte un cuir avec induction polyuréthane qui renforce la notion de robustesse de la chaussure. C’est un savoir-faire propre à Maspica. Jusqu’à présent, Delta Plus n’avait jamais eu recours à cette technologie », confie Jérôme Couturier.

Relocalisations et RSE

Aux côtés de Maspica, le groupe familial originaire du Vaucluse et qui, aujourd’hui, se hisse dans le Top 5 européen des fabricants d’EPI, coordonne d’ailleurs la R&D pour développer de nouveaux brevets. C’est aussi l’occasion de poursuivre la relocalisation d’une partie de ses productions d’Asie vers l’Europe.

« Par exemple, sur le segment de la protection antichute et des travaux en hauteur, les rachats des français Odco fin 2019 et Alsolu en 2021 doivent installer durablement notre statut de fabricant “Made in France” », prévient le directeur général. Avec un enjeu : conquérir de nouveaux marchés en ciblant toujours mieux les attentes des distributeurs et utilisateurs professionnels.

Dans le cadre de sa politique RSE “Impact positif”, Delta Plus indique inclure « une démarche systématique d’évaluation des possibilités d’écoconception lors du développement produit pour en diminuer les impacts environnementaux ». Son ambition ? « Fabriquer des produits avec au moins de 15 % de matières premières issues de composants recyclés ou recyclables d’ici à 2023 ».

Affichage environnemental • Obligatoire en 2023

Éco-score ou Planet-score ? Depuis l’an dernier, l’Agence de la transition écologique (ex-Ademe) travaille avec la filière textile d’habillement et de chaussures sur la mise en place du dispositif Éco-score. Des expérimentations sont toujours en cours. Mais deux initiatives semblent sérieusement se détacher du lot aujourd’hui parmi les dix-huit projets soumis à l’Agence de la transition écologique : l’Éco-score et le Planet-score déjà largement utilisés par l’industrie agro-alimentaire.

Dans les deux cas, ces outils sont destinés à afficher le bilan environnemental des vêtements et chaussures de façon claire et simple. À l’instar du Nutri-score, les produits seront notés de A (faible impact environnemental) à E (très fort impact). Des sous-cotes pourraient aussi permettre de mieux apprécier un impact environnemental en particulier. Un affichage officiel devrait, a priori, être adopté courant 2023. De leurs côtés, certains distributeurs spécialisés en EPI expérimentent leur propre dispositif à l’image du Groupe RG.

Stéphane Vigliandi
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