, mis à jour le 25/03/2025 à 11h51

« Plus de 120 de nos produits affichent déjà le poids carbone »

Stéphane Nikonoff
directeur général d'
Uvex Heckel
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Stéphane Nikonoff, directeur général d'Uvex Heckel.

Écoconception, économie circulaire, empreinte carbone… Très présent sur le marché du BTP, le groupe allemand veut se positionner comme le fournisseur proposant le plus grand nombre de “solutions RSE”.

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Fabricants, distributeurs et utilisateurs sont engagés dans une démarche RSE. En avez-vous fait l’un des axes de votre stratégie et de votre développement ?
Stéphane Nikonoff

Cela fait plusieurs années que le groupe s’engage et investit fortement dans ce domaine. En France, nous avons déjà beaucoup œuvré pour améliorer encore la “durabilité” de nos produits. Ce travail est orchestré par Valérie Muller, notre ambassadrice RSE. Aujourd’hui, de plus en plus de donneurs d’ordres et d’utilisateurs font de la RSE l’un de leurs critères de choix. Notre groupe dispose de plusieurs usines en Europe où deux tiers de la production sont réalisés. Ce qui permet de s’inscrire dans une logique de circuit court pour approvisionner nos clients distributeurs, artisans et grands comptes. Toutes nos lignes de fabrication fonctionnent désormais avec des énergies alternatives. Quant au sourcing, Uvex a signé une charte des achats responsables : des audits sont régulièrement menés auprès des fournisseurs sous-traitants. Nous intégrons aussi de plus en plus de matières premières recyclées et matériaux biosourcés pour développer nos gammes Planet. Ce qui représente désormais plus d’une quarantaine de solutions – de la tête aux pieds – écoconçues en tout ou partie. Uvex est aussi le premier fabricant du secteur à proposer des vêtements de travail compostables et biodégradables. C’est une innovation de rupture sur le marché.

En négoce et chez les spécialistes EPI, le poids carbone des produits devient un argument de vente. Où en êtes-vous sur l’avancement de ce dossier ?
Stéphane Nikonoff

Nous avons lancé une démarche il y a plus de deux ans pour calculer l’empreinte carbone de l’offre Planet selon la norme ISO 14067 qui permet d’améliorer la gestion des émissions de gaz à effet de serre. Nous nous appuyons sur la base de données EcoInvent qui, dans notre filière, est une référence en matière d’ICV [données d’inventaires du cycle de vie couvrant divers secteurs industriels et plus de 20 000 produits : Ndlr]. Aujourd’hui, notre catalogue affiche l’indicateur CO2 sur plus de 120 produits. Ce n’est qu’un début. Or cette démarche vertueuse prend du temps. À titre d’illustration, la chaussure de sécurité Run-R Planet 100 Low est le modèle affichant l’empreinte carbone la plus faible avec 6,87 kg de CO2 parmi les gammes Uvex et Heckel.

« Nous intégrons aussi de plus en plus de matières premières recyclées et matériaux biosourcés pour nos gammes Planet. »

Travaillez-vous sur l’indice de réparabilité ou de durabilité ?
Stéphane Nikonoff

En tant que fournisseur premium, nous avons la responsabilité de proposer des EPI performants et durables. Nos traitements antibuée et antirayure, par exemple, sont parmi les plus résistants du marché. Contrairement aux traitements classiques qui s’estompent après plusieurs nettoyages, les nôtres garantissent une durée de vie allongée de nos lunettes de protection. Nous allons plus loin avec la réparabilité : plutôt que de remplacer entièrement une paire de lunettes, nous proposons une large gamme d’écrans de remplacement. Cela permet de prolonger leur durée d’utilisation et réduire les déchets. Cependant, ces critères sont encore peu mis en avant dans la filière EPI contrairement à d’autres marchés tels que l’électroménager ou l’outillage électroportatif où la réglementation impose l’affichage sur la durabilité et la réparabilité.

Dans le BTP, les femmes représentent environ 12 % des effectifs. Développez-vous des gammes spécifiques ?
Stéphane Nikonoff

Uvex Heckel propose des solutions spécifiques de la tête aux pieds : workwear, casques, chaussures, lunettes et gants. Le secteur du BTP est encore largement dominé par les hommes. Les EPI ont été principalement conçus et développés selon leurs besoins. Avec les EPI standard, les femmes devaient jusqu’à présent souvent sacrifier le confort de port et l’ergonomie. Pour ses chaussures de sécurité, par exemple, Uvex propose deux types de chaussant dont un particulièrement adapté à l’anatomie du pied féminin. En proposant une offre spécifique aux femmes, nos marques agissent aussi à leur façon pour l’égalité des droits au travail.

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