Alkern investit 8 M€ dans une nouvelle usine en Normandie

Marc Wast
Image
Alkern Usine Miscanthus Normandie

Petit retour en arrière… C’était en 2017, Alkern, en partenariat avec Calcia, présentait le prototype d’un bloc biosourcé à base de miscanthus. Prometteuse sur le principe, cette initiative devait, selon les industriels engagés dans cette démarche, être précédée de la création d’une filière régionale dédiée, pour qu’elle soit pérenne. Cinq ans après, c’est presque chose faite.

Partager sur

Dans le cadre du 3e volet du programme d’investissements d’avenir (PIA3), le projet intitulé “Projet Seine Eure”, porté par la société Alkern, a été désigné lauréat de l’appel à projets “Innov’ Avenir Filières”. Ce projet vise à structurer la filière miscanthus (une plante herbacée vivace et très robuste) autour d’une nouvelle usine capable de fabriquer des produits biosourcés et bas carbone pour le marché du Bâtiment. D’un montant estimé à plus de 8 millions d’euros, il sera accompagné à parts égales par l’État et la Région à hauteur de 1 M€, soit 2 millions au total, dont la moitié sous forme de subventions et l’autre moitié sous forme d’avances récupérables.
La construction de cette nouvelle usine (située sur la commune des 3 Lacs) sera équipée d’un process inédit en France. Il permettra de fabriquer des nouveaux matériaux de construction biosourcés s’inscrivant dans la trajectoire zéro émission nette de gaz à effet de serre 2050 de la France. Il s’agit également de poser la première pierre d’une nouvelle filière à base de miscanthus qui permettra d’ancrer, avec la communauté agricole, une activité industrielle s’appuyant sur les ressources naturelles et renouvelables de la région.

Avec ce projet, Alkern va pérenniser 22 emplois directs (dont 7 nouveaux) avec une capacité de fournir la réalisation de l’équivalent de 3000 maisons individuelles par an, soit 4800 emplois indirects. Pour l’ensemble des territoires à proximité de l’usine, c’est une solution supplémentaire pour leurs futurs besoins d’écoconstruction et répondant déjà aux futures évolutions réglementaires de la RE2020.

Une usine polyvalente

En effet, grâce à une réduction d’au moins 40 % du bilan carbone des blocs fabriqués dans ce site inédit, l’économie annuelle s’élèvera entre 2000 et 3000 tonnes de CO2. Il convient d’y ajouter la diminution de 90 % de la consommation en eau sur les chantiers et une mise en œuvre plus rapide pour mesurer les bénéfices d’un tel projet. Le développement de produits isolants apportera non seulement une baisse de la consommation énergétique des bâtiments mais également un confort été comme hiver à ses occupants.
De plus, afin d’accompagner la transition vers une construction plus vertueuse, l’usine a été conçue pour alterner facilement entre la production de blocs géo-sourcés ou de blocs biosourcés. Alkern pourra ainsi offrir à ses clients une mixité de solutions constructives (murs porteurs ou non porteurs) répondant aux enjeux propres de chaque projet.

La création de cette filière servira également à résoudre des sujets clés pour les autres débouchés notamment un modèle économique de référence et une réponse à la gestion du stockage de miscanthus (nécessaire pour permettre de mettre en adéquation une ressource annuelle et un besoin de production régulier).

Marc Wast
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire