Les produits Actis deviennent des isolants presque comme les autres

Mais les soubresauts sanitaires et économiques de ces derniers temps ont remis quelque peu les pendules à l’heure en permettant à ces isolants “pas comme les autres” de gagner des parts de marché. « Hybris monte en puissance au sein des gammes que nous proposons, se félicite Laurent Thierry, P-dg d’Actis. Il devrait représenter 15 % de nos ventes en 2023 et va continuer à progresser dans les années à venir avec le déploiement de notre technologie X-Air ».
Car même si le marché du bâtiment neuf n’est pas au meilleur de sa forme en ce moment, ce segment représente déjà environ 35 % des ventes d’Hybris et leur doublement est attendu l’année prochaine.

Une situation qui pose question quand on sait que les produits Actis ne sont pas parmi les moins chers du secteur. « C’est vrai, mais depuis 2 ans, le “delta prix” s’est réduit par rapport aux isolants qui ont souffert des soucis dans les approvisionnements et surtout de la forte augmentation des prix des énergies, explique Laurent Thierry. Pour nous, l’impact de ces événements extérieurs a été très peu sensible et nous avons pu anticiper pour répondre à la demande en forte croissance. Notre process de fabrication, peu énergivore, fait essentiellement appel à l’électricité que nous produisons désormais en local grâce aux panneaux photovoltaïques dont nous nous sommes dotés. À la clé, jusqu’à 60% d’économie sur notre facture énergétique. Ce n‘est pas neutre et explique en partie que nous soyons plus compétitifs ».

C’est une préoccupation qui ne souffre pas d’exception. La chasse au carbone est générale et concerne également Actis même si, comme nous l’avons vu, ses procédés sont plutôt vertueux. « Avec Hybris, nous sommes labellisés Cradle to Cradle et nous travaillons à augmenter la part de produits recyclés dans notre production qui aujourd’hui est de 30%, détaille le dirigeant. Nous sommes en relation avec Point.P et Chausson, par exemple, pour organiser notre approvisionnement en chutes de chantier (qui reviennent à 350 € la tonne), tout en évitant les déchets souillés afin de ne pas opacifier le film plastique. Pour aller au bout de notre démarche, nous allons créer un centre de recyclage qui devrait être opérationnel avant la fin du 1er semestre 2023 », déclare le dirigeant.
Pour finir avec la réduction de l’empreinte carbone, côté logistique, Hybris est compacté 3 fois afin d’optimiser la quantité d’isolant dans chaque camion.