Molinel customise sous toutes les coutures

Stéphane Vigliandi
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Croquis du bureau de style Molinel.

Process de fabrication, démarche RSE, développement et perspectives économiques : repris par Manufactors Invest fin 2022, le confectionneur multispécialiste de vêtements de travail (BTP, artisanat, industrie, métiers de bouche, services) affiche ses ambitions.

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Dans l’Hexagone, la filière du workwear (environ 630 M€) aurait capté à peu près 50 % des ventes d’EPI en 2021 selon certains experts du Synamap*. Plus qu’un simple vêtement, les modèles des confectionneurs doivent répondre aux exigences de marchés toujours plus normés, complexes et évolutifs.

« Le choix d’un habit professionnel est devenu une priorité. Il fédère les équipes autour d’une image forte, véhicule un esprit collectif sans rogner sur la dimension sécurité : haute visibilité, retardateur de flammes, arc électrique, protection chimique, etc. », rappelle Sébastien Bénévent, chargé du bureau de style et d’études intégré chez Molinel.

Pour répondre aux besoins des entreprises et collectivités, la société hexagonale qui existe depuis 1845, s’appuie sur deux pôles : l’un dédié aux grands comptes, l’autre dit “Fabrication spéciale” pour les enseignes qui vendent ses collections.

Avec 132 salariés en France, mais aussi 600 personnes dans ses ateliers en propre, la PME commercialise son offre en mode standard dans ses collections “Catalogues”. Mais elle revendique aussi « un service complet à travers trois niveaux de réponse » pour les fabrications spéciales.
* Syndicat national des acteurs du marché de la prévention et de la protection.

Du sur-mesure, oui...

Primo, la customisation « simple et rapide » pour les vêtements proposés en catalogue. Écusson sérigraphié ou brodé, sérigraphie et broderie directes, transfert non feu, etc. : il s’agit d’« identifier les porteurs d’une entreprise ou d’ancrer une image dans leur secteur d’activité ».

Secundo, l’adaptation. La marque dont le BTP est le premier marché est permet aux clients de choisir auprès des revendeurs les coloris, tissus et constructions (cols, empiècements, passepoils, poignets, renforts, poches genouillères ou poitrine…).

Enfin, la solution Création personnalise les vêtements à 100 %. « Les clients formalisent un cahier des charges précis auprès de leur distributeur. À l’instar de ce qui est fait pour les grands comptes, notre bureau d’études réalise des solutions en termes de design, d’ergonomie, de protection, de résistance et d’innovation », détaille Rachel Boulos, la directrice du site Liergues, près de Villefranche-sur-Saône (Rhône).

25 tonnes
C’est le poids d’EPI usagés qu’a collectés Molinel depuis 2015 à travers le dispositif “Objectif 2e Vie”.

…mais éco-responsable

Dans son atelier rhodanien, « des planches de style, au choix des tissus, en passant par la réalisation des prototypes et jusqu’à la concrétisation des dossiers, Molinel bénéficie d’une vision globale des métiers, des techniques et des machines intervenant tout au long de la chaîne de production », argumente la manager.

À Liergues, ses équipes ont réalisé l’an dernier pas moins de cinq-cent-cinquante prototypes, 2 200 changements et/ou réparations, ont posé 1 000 écussons cousus ou encore réalisé une centaine d’échantillons de tissus.

La marque qui est engagé depuis bientôt dix ans dans une logique d’économie circulaire, a d’ailleurs accentué la conception de produits confectionnés dans des matières dites “écoresponsables” et issues du commerce équitable (label Max Havelaar entre autres) comme les polyesters recyclés à base de bouteilles plastiques usagées, du coton organique ou encore des fibres cellulosiques tencel qui sont créées à partir de pulpe de bois et nécessitant peu d’eau pour leur fabrication.

« De quoi répondre aux exigences des appels d’offres publics et privés », confie la direction de Molinel. C’est déjà dans ce même esprit que le fabricant avait lancé “Objectif 2e Vie” : un dispositif de box implanté chez les revendeurs partenaires et destiné à collecter pour les vêtements de travail usagés.

En 2022, ce sont cinquante-huit contrats qui ont été passés auprès de la distribution et de certains grands comptes. Résultat ? Environ 7,3 tonnes de vêtements récupérés. Selon la marque, « 80 % d’entre eux sont recyclés en isolants acoustiques et/ou thermiques ». Le reste a fait l’objet d’une revalorisation énergétique – notamment via les réseaux de chaleur.

Du croquis 2.0 au marquage...

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Molinel - Atelier Beaujolais.
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Molinel - Atelier Beaujolais.
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Molinel - Atelier Beaujolais.
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Molinel - Atelier Beaujolais.
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Molinel - Atelier Beaujolais.
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Molinel - Atelier Beaujolais.
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Molinel - Atelier Beaujolais.
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Molinel - Atelier Beaujolais.
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Molinel - Atelier Beaujolais.

Activité, conjoncture et perspectives
Avec « un peu plus d’un million de pièces vendues en 2022 », la direction du site de Molinel Lyon ambitionne d’atteindre les 20 M€ d’ici trois à cinq ans. Avec, toutefois, un impact prix évalué (coûts matières, hausse des tarifs de l’énergie…) à 20 points en moyenne en 2022.
Sur l’exercice 2023, le confectionner estime que la croissance de l’activité devrait être de l’ordre de « +5 % à +7 % ». À la clé, il prévoit de consolider son portefeuille clients grands comptes, optimiser les relations commerciales avec les loueurs, mais également de pérenniser les dossiers en fabrications spéciales à l’attention de ses distributeurs partenaires.

Molinel • Chiffres-clés

• 3 sites en France : Frelinghien (59), Liergues (69) et Riorges (42).

• 46 M€ de chiffre d’affaires en 2022 dont 16,5 M€ pour de Molinel Lyon - soit 9,9 M€ pour le pôle Grands comptes et 6,6 M€ avec les fabrications spéciales.

• 132 collaborateurs en France dont 50 pour sur le site de Liergues.

Effectif total : 1 800 collaborateurs dans le monde dont environ 600 dans les ateliers en propre.
(Source : Molinel)

Stéphane Vigliandi
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