Myral et Aramis, unis pour le meilleur
Aramis prendra totalement le contrôle de Myral en juin 2025. Les deux acteurs de l'enveloppe/isolation en disent plus sur l'intérêt de ce rapprochement et sur leurs ambitions face à la décarbonation du bâtiment.
Deux spécialistes français de l’enveloppe du bâtiment se rapprochent : Aramis et Myral annoncent franchir une étape décisive dans un processus entamé il y a 4 ans et qui se terminera par la prise de contrôle totale du premier sur le second. Une absorption qui « repose sur une complémentarité de compétences et de marchés, soutenue par une ambition commune en matière d’engagement environnemental ». Jean-Baptiste Micouleau (p-dg d’Aramis) et Sylvain Bonnot (président de Myral), soulignent en effet l’importance de la décarbonation dans leurs projets : en 2022, Myral a lancé l’initiative « Neutral ITE 2025 » visant à réduire l’impact carbone de ses solutions de 68 %. Après 2 ans de R&D, le panneau M32 par exemple est parvenu à intégrer plus de 50 % de matériaux recyclés. De son côté, Aramis a annoncé un plan pour atteindre la neutralité carbone en 2030.
Le rapprochement devrait également amener des synergies dans le domaine de l’ITE. Aramis et Myral partagent un savoir-faire dans l’aluminium prélaqué (bardage, couverture) qui renforcera la position de l’ensemble sur les marchés des particuliers – grâce aux réseaux de franchise Dal’Alu et Uniso – mais aussi du collectif et du tertiaire grâce à l’expertise de Myral dans les projets de prescription. Aramis espère doubler le CA de son nouveau joyau : « S’il est d’à peu près 25 M€ aujourd’hui, il n’y a pas de raison que dans 10 ans, on ne dépasse pas les 50 M€, car les besoins en rénovation énergétique restent colossaux ! Mais on ne se fixe pas de limite, c’est le marché qui décidera », assure Jean-Baptiste Micouleau.
Initiative dans l'économie circulaire du PU
Autre perspective, la création et le développement de Repan, une startup interne qui recycle les panneaux isolants. Découpés, ils génèrent des chutes d’aluminium et de polystyrène chez les clients, de l’ordre de 15 à 20 %. Aramis note : « Ils ne peuvent rien en faire car les matériaux sont collés entre eux. Donc le premier résultat de Repan est de sauver des centaines de tonnes de matière en les séparant, ce qui permet ensuite de refondre l’aluminium et de réextruder l’isolant ». Avec une ambition encore plus grande, de profiter de la REP PMCB pour proposer des solutions à toute la filière. Le p-dg d’Aramis explique : « Nous visons les gisements sous forme de panneaux isolants en aluminium, PVC, polystyrène mais aussi potentiellement en acier et en polyuréthane en fin de vie pour les recycler ou les réemployer. Si je prends le cas du PU qui est produit par Myral, il conserve ses propriétés isolantes et peut être réemployé dans des projets de rénovation ou de construction ». Sylvain Bonnot, renchérit : « La meilleure preuve est le nouveau siège de Myral que nous venons d’inaugurer à Is-sur-Tille. La façade de l’extension est en structure bois pré-industrialisée, habillée de nos panneaux d’ITE. Et le renfort d’isolant est issu de la filière Repan. C’est-à-dire du PU qui a eu une première vie et qui a été reconditionné en produit neuf. Au final, ce bâtiment est un complexe décarboné à près de 100 % biosourcé ou recyclé, ce qui est une première ».